Si on était jusqu’à présent habitué à retrouver Anita Blake dans des aventures sous formes de romans, ce treizième volet de la série bouscule quelque peu nos habitudes. Un changement qui revêt l’aspect d’un recueil proposant une longue nouvelle, suivie de trois autres histoires plus courtes et plus anciennes. Il faut voir en cet opus une sorte de pause que s’accorde l’auteure, un ralentissement nécessaire pour faire le point sur sa saga et explorer plus intimement son héroïne ainsi que l’univers dans lequel Anita évolue.
Le premier texte, une aventure qui s’inscrit dans la continuité de l’œuvre mais aussi la pièce maîtresse du sommaire, amène l’Exécutrice et son amant Micah à faire un déplacement ensemble sur la ville de Philadelphie. De par son statut de Marshall Fédéral, Anita doit y relever un mort afin que ce dernier témoigne devant le FBI, dans un cimetière. Cette excursion professionnelle est l’occasion pour la jeune femme d’en savoir davantage sur Micah, sur ses peurs et des pans de son passé qu’elle n’avait encore jamais soupçonnés jusqu’alors. Consciente de ses problèmes à assumer des relations équilibrées, la Réanimatrice de morts va également mieux apprendre à se connaître.
Un épisode court donc, par rapport aux romans, mais néanmoins intéressant. L’aspect sexuel qui avait tendance, lors des tomes précédents, à déborder sur l’intrigue se montre ici très raisonnable, avec juste ce qu’il faut de sensualité. On se retrouve en présence de l’Anita Blake qu’on a appris à aimer lors de ses premières aventures.
La seconde nouvelle, beaucoup plus brève, est en réalité une ébauche de la série fétiche de Laurell K Hamilton. Cette histoire constitue la première apparition du personnage d’Anita Blake. Une esquisse de l’héroïne que l’on connaît aujourd’hui, qui relève les morts mais n’assume pas la fonction d’exécutrice de vampires. Les personnages de Jean-Claude et de Richard, quant à eux, n’existent pas. Ce récit est une véritable curiosité qui donnera aux fans de la série l’opportunité d’analyser ce 1er jet de l’héroïne de Saint-Louis.
La troisième nouvelle est sans doute la plus anecdotique. Elle met en scène une agent immobilière qui se retrouve avec une maison difficile à vendre, à l’intérieur de laquelle s’est produit un crime abominable. La vendeuse va essayer de convaincre une famille de vampires de se porter acquéreur de ce lieu hanté et souillé par le drame vécu. Une nouvelle bien écrite, mais qui n’a rien d’inoubliable ni d’important. Elle se contente de mettre le doigt sur les problèmes de logement et d’intégration pour les vampires de la série.
Avec la quatrième et dernière nouvelle qui clôt l’ouvrage, on retrouve Anita et certains des personnages clés à la saga. La jeune réanimatrice est chargée par une mère inquiète de retrouver sa fille de dix-sept ans avant qu’un vampire ne lui impose la troisième morsure qui fera d’elle une morte-vivante. Pour la retrouver, Anita va demander de l’aide à Jean-Claude et Malcom. Se situant chronologiquement durant la période de Narcisse enchaîné, le contexte politique est délicat pour les vampires, car une loi est examinée pour décider si oui ou non ils peuvent conserver leur statut de citoyen légal. Si la nouvelle n’apporte pas grand-chose à la série et se déroule sans réel rebondissement, elle n’en reste pas moins distrayante à lire.
Micah est un tome qui permet d’appréhender sous un angle différent, plus posé, la saga de Laurell K Hamilton. Principalement grâce à la première histoire et à « Ceux qui cherchent le pardon » (1er apparition d’Anita), on réalise à quel point l’auteure a fait évoluer son héroïne, combien les angoisses de cette dernière sont profondes. Le personnage de Micah, un peu en arrière plan jusqu’alors, gagne quant à lui de l’épaisseur. Un 13e opus, paru chez Bragelonne, qui se lit relativement vite, mais indispensable à tous les fans de la série.
Je n’ai pas encore fini le 12ème tome de la série. Les scènes de sexes trop présentes et sans aucun intérêt (à mon avis) me font trainer en longueur cette lecture.
Après la lecture de la chronique, je vais m’y remettre pour ainsi lire rapidement ce prochain tome. J’ai hâte de retrouver l’Anita Blake des premiers romans.