Une fois de plus, la très active Anita Blake se voit plongée dans une panade indescriptible. Entre son travail prenant de réanimatrice et sa collaboration active au sein de la brigade surnaturelle de Saint Louis, notre héroïne n’a en effet guère le loisir de s’ennuyer. Il y a d’abord un maître vampire renégat qui, en compagnie de ses sbires, n’hésite pas à laisser dans son sillage quelques exactions sanglantes en guise de provocation au véritable maître de la ville, Jean-Claude. Ce dernier est d’ailleurs fort occupé de son côté à convaincre l’exécutrice de devenir sa servante humaine, chose que la jeune femme s’obstine à refuser. Monsieur Oliver, un vampire vieux de prés d’un million d’années, lui propose à ce sujet une alternative afin de résoudre son problème : si elle l’aide à faire main basse sur les rues de la ville, il la libèrera du contrôle dont elle subit l’influence jusque dans ses rêves.
Outre la guerre sans pitié de morts-vivants qui se profile, Anita Blake se voit confier la formation d’une nouvelle recrue, novice en matière de réanimation mais néanmoins prometteuse, que lui impose Bert, son patron. Et comme si tous ses tracas ne suffisaient pas, Edward, son collègue assassin aussi surnommé « la mort » dans le milieu vampirique, emploi contre elle tous les moyens de pressions possibles afin qu’elle lui révèle l’identité du maître vampire de Saint Louis ; sans parler d’un groupe de fanatiques nommé « les Humains d’abord » qui semblent avoir une dent contre elle. La routine pour l’exécutrice en somme.
Une chasse au vampire incontrôlable dans la morgue, un combat contre une lamie et son harem (!), des maîtres vampires terriblement anciens et puissants réglant leurs comptes dans un duel final au sommet… le moins que l’on puisse dire est que cette troisième aventure de la célèbre Anita Blake est menée tambour battant de sorte que le lecteur ne subisse aucun temps mort. L’histoire introduit des personnages destinés à tenir une place prépondérante dans les tomes à venir tel que Richard Zeeman, le loup-garou séducteur, ou le jeune et innocent Lawrence Kirkland.
On peut seulement regretter que le personnage d’Edward ne soit cette fois-ci pas suffisamment exploité ou encore que la relation balbutiante entre Anita et Jean-Claude stagne par moments. Mais certaines idées comme les marques vampiriques qui confèrent au servant humain des pouvoirs particuliers rattrapent le tout sans mal, sans oublier les dialogues relevés et plein d’humour qui, comme d’habitude, donnent du punch à l’ensemble. Le récit bénéficie d’une grande variété de situations et de personnages, ce qui ne manque pas d’insuffler une consistance bienvenue à l’histoire. Pas de doute, Laurell K. Hamilton orchestre avec Le cirque des damnés une aventure aux petits oignons qui fait honneur à sa série.