Traduction : Cécile Legrand-Ferronnière
La petite ville de Bon Temps a retrouvé un semblant de calme. La jeune télépathe Sookie Stackhouse partage son temps entre le bar où elle travaille et son bien-aimé vampire, Bill Compton. Mais lorsqu’on s’en prend à elle, elle n’a d’autre choix que de pactiser avec la communauté vampire, et part mener l’enquête à Dallas sur la disparition d’un des leurs, au péril de sa vie !
Sookie continue d’expérimenter à ses frais les joies aussi bien que les désillusions qu’entraîne une étroite fréquentation avec les vampires. À présent que le décor est planté, l’auteure profite de ce deuxième tome pour développer davantage les intrigues et les rapports que nouent entre eux ses personnages : un cadavre est découvert dans le véhicule d’Andy Bellefleur, un vampire appartenant au nid de Dallas disparaît dans la nature, une ménade hostile rôde dans la campagne de Bon Temps… La relation amoureuse que vie la jeune serveuse avec Bill Compton se complexifie également au fil des pages, surtout qu’Éric, le vampire chef de zone, lui tourne également autour avec une certaine instance.
Son déplacement dans la ville de Dallas est l’occasion idéale pour Sookie de se familiariser plus en détail avec la communauté vampirique et les règles qui régissent son existence. Elle laisse occasionnellement le droit à son petit ami de boire son propre sang, prend conscience des instincts prédateurs que nourrissent les créatures de la nuit, réalise leur véritable nature… Côté nouveautés, de nouveaux buveurs de sang entrent en scène en la personne de Stan Davis, le maître de Dallas, ou Godefroy, un tueur millénaire en quête de rédemption. La confrérie du soleil, un parti extrémiste composé d’humains anti-vampires dirigé par Steve Newlin, fait une démonstration de ses objectifs aussi belliqueux que violents.
Cette excursion texane en profite pour faire la lumière sur les autres créatures fantastiques qui peuplent les villes des humains à leur insu. Contrairement aux vampires, les métamorphes n’ont pas encore consenti à faire leur coming out et continuent de vivre en marge de la légalité. Sookie apprend quant à elle à mieux maîtriser ses dons de télépathe et se verra obligé d’user de ses talents pour le moins spéciaux au cours d’une série d’interrogatoires atypiques. L’un des plaisirs que procure la lecture de ce second opus, outre ses personnages attachants, se trouve dans l’originalité de l’univers décrit et son flot de vocabulaire à connotation vampirique : l’hôtel du Silence éternel, la compagnie aérienne Anubis Air, les vamp’bars aux patronymes évocateurs tels que le croquemitaine ou encore la chauve-souris.
Disparition à Dallas est une histoire résolument adulte, voir parfois assez croustillante, bien plus entreprenante que celle proposée lors de l’opus précédent. L’innocence teintée de naïveté qu’impose la narration de Sookie apporte une perpétuelle touche d’humour qui souligne parfaitement les moments plus dramatiques. Un second tome qui confirme la très bonne impression laissée par la lecture de la première aventure. Parfait pour les lecteurs en quête de romance fantastique et de récit où le vampire est roi.