Dracula a pris le chemin du nouveau monde, dans le but de rejouer une nouvelle fois le récit éternel dans lequel il est tenu captif. Seulement, sa présence à New York va éveiller l’attention d’un autre vampire, son incontournable Némesis Vampirella. Les deux vampires vont rapidement se retrouver pris au piège d’une ordre séculaire, et jouer au jeu du chat et de la souris à travers le temps et l’espace, offrant autant de relectures possibles au roman de Bram Stoker.
Si j’apprécie certains aspects de l’univers de Vampirella (notamment cette idée que le mythe du vampire viendrait de l’espace), rares sont les histoires vraiment passionnantes mettant en scène la sculpturale vampire. Pour le coup, Dynamite proposait en 2012 avec cette histoire en 6 volets (regroupés en TPB) une relecture assez intéressante du roman Dracula, y intégrant la vampire aux courbes (et à la tenue) inoubliables.
L’histoire offre de nombreux flashback, conduisant le lecteur au cœur du roman d’origine, ou dans des variations mettant en scène Vampirella. Laquelle va se retrouver malgré elle captive dans l’éternel recommencement qu’est la destinée de Dracula, à la merci des sortilèges de l’Ordre du Dragon.
À la différence de ce qu’avait pu proposer Harris avec certains des arcs consacrés au personnage, le dessin d’Ivan Rodriguez est de bonne facture. Homogène et maîtrisé, il remplit parfaitement son office. Même remarque pour la couleur, bien utilisée sans trop en faire. Pour une fois, ce n’est donc pas à ce niveau qu’on ira chercher des faiblesses.
Vampirella et Dracula sont les deux vampires de cette histoire. Entremêlement avec le roman de Bram Stoker oblige, leurs caractéristiques sont très proches de celles des vampires du romancier irlandais. Ils craignent la lumière du soleil et les crucifix, mais un objet planté en plein cœur semble également en mesure de les tuer. Ils sont en outre (du moins Dracula) capable de se transformer en animal. Pour survivre, ils ont besoin de se nourrir régulièrement de sang.
Entre l’époque victorienne et le New York Contemporain, on peut dire que cet arc sait faire voyager le lecteur, et proposer une relecture assez bien sentie de la relation entre Dracula et Vampirella, ainsi que du récit qui a vu naître le célèbre vampire roumain. Les amateurs ne pourront qu’apprécier.