Il suffit de seulement quelques minutes de lecture pour desceller chez Sennen No Yuki toutes les caractéristiques typiques du shojo : un trait de dessin fin, une mise en page un peu évasive pouvant parfois porter à confusion et bien sûr une histoire mettant les sentiments de ses protagonistes au premier plan. Ce manga, l’une des premières œuvres de Bisco Hatori, est édité par Panini Manga dans la collection Manga Love, tout un programme.
Sennen No Yuki nous confronte d’entré à la triste situation à laquelle Chiyuki, l’héroïne de l’histoire, fait face. Cette dernière peut succomber d’un moment à l’autre de la malformation cardiaque qui la condamne silencieusement depuis son enfance. Bébé, les médecins ne la voyaient pas vivre au-delà des quinze ans ; elle en a aujourd’hui dix sept et chaque minute qui passe représente un sursit supplémentaire, presque un miracle. Sa rencontre fortuite avec Tôya ne va pas manquer de bouleverser l’existence de la jeune fille.
Tôya est un vampire taciturne qui, derrière une apparence pourtant des plus avantageuses, arbore un caractère grossier. Se désignant lui-même comme un monstre, il n’a de cesse d’éviter les êtres humains qu’il juge trop faible. Comme cela était à prévoir, Chiyuki va bien sûr s’éprendre de ce garçon solitaire et ne tardera pas à découvrir la bonté que son nouveau compagnon s’évertue à dissimuler. Á cet improbable duo va se joindre le séducteur Satsuki, un loup-garou qui à l’inverse de Tôya, renie sa nature hors norme en faisant le maximum pour paraitre aussi normal que possible aux yeux de son entourage. Ce dernier, qui s’est entiché de Chiyuki, va alors tout faire pour s’attirer les faveurs de sa nouvelle conquête potentielle et lui faire oublier son ami vampire. L’éternel triangle amoureux est ainsi formé.
Le manga de Bisco Hatori se permet une once d’originalité par rapport à la figure habituelle du mythe. Refusant de se sustenter de sang humain, Tôya se goinfre de nourriture traditionnelle à toute heure de la journée sous peine de s’effondrer d’anémie. Il ne craint pas le soleil mais est par contre très indisposé par l’ail. Son abstinence l’affaiblit grandement et la vue de sang humain ne manque pas d’affoler sa véritable nature. L’idée sans conteste la plus insolite reste cependant cette légende stipulant qu’un vampire ne se liant pas à une de ses victimes après l’avoir mordu sera condamné à la solitude durant les mille années de son existence. On se doute bien que la pauvre Chiyuki est particulièrement intéressé par cette perspective de vivre aussi longtemps aux côté du vampire, bien que ce dernier refuse catégoriquement une telle union. Afin de retarder l’issu fatal de sa protégée, Tôya consent malgré tout à lui faire boire un peu de son sang.
Bisco Hatori confesse elle-même au sein de l’ouvrage que son dessin manque de cohérence. Cette faiblesse artistique flagrante est fort heureusement rattrapée par une histoire plutôt intéressante se jouant sur un fond dramatique s’inspirant vaguement du film « un automne à new-York », saupoudré néanmoins d’une touche humoristique en plus. L’opposition du vampire ténébreux et du loup-garou expansif ajoute également du piment au récit en faisant ressortir le contraste qui les sépare. Les amateurs de shojo et de vampires apprécieront sans nul doute ce manga mais les autres risquent quand à eux de n’y trouver qu’un faible intérêt.
Oui, c’est vrai qu’il y a quelque fois des bugs au niveau graphique, mais bon, j’ai trouvé cette histoire sympa ^^
Il y a un tome 2, mais après c’est tout (c’est une mini série ^^)
Atteinte d’une grave malformation cardiaque, Chiyuki sait depuis sa naissance que ses jours sont comptés. Elle vit ainsi chaque année dans l’espoir de revoir tomber les premières neiges. Jusqu’au jour où, alors qu’elle se trouve à l’hôpital, elle assiste au saut d’un jeune garçon, depuis le toit d’un immeuble voisin. Se précipitant, elle découvre rapidement que ce dernier, qui se prénomme Toya, n’est pas mort. Et pour cause : il s’agit d’un vampire.
Initialement éditée (pour ses deux premiers volumes) en 2008, Sennen no Yuki est donc de retour chez Panini sous une nouvelle maquette. L’éditeur ayant en effet décidé de rééditer complètement la série, offrant aux lecteurs à la fois les deux derniers volumes (l’auteur a repris la série en 2013, alors que le deuxième recueil datait de 2002) et une nouvelle traduction. Pour le coup, c’est l’occasion parfaite pour nous replonger dans ce shojo vampirique.
Les amateurs de textes originaux risquent cependant de trouver quelques limites à ce premier opus. L’histoire, hormis l’idée d’une héroïne en permanence aux portes de la mort (ce qui justifie en premier lieu son intérêt pour l’immortalité que pourrait lui amener Toya), le dessin est très hétérogène (l’auteur s’en excusant en effet d’elle-même, oeuvre de jeunesse oblige), et les différents protagonistes sont assez clichés. A commencer par le loup-garou et le vampire, dont la dualité autour de Chiyuki sent le réchauffé…
L’ensemble n’est pour autant pas désagréable, et il y a des innovations intéressantes (et bien intégrées à l’intrigue) sur le mythe du vampire (Asmodée en parle plutôt bien dans la chronique ci-dessus), mais ce premier opus manque clairement de personnages (pour les plus surnaturels d’entre eux) sortant des clichés habituels.