Chiyuki s’est résolu à avouer ses sentiments à Tôya. Si celui-ci semble touché et en proie en doute sur la manière de se comporter vis-à-vis de la jeune fille, il n’en reste pas moins persuadé que faire d’elle celle avec qui il passera les 1000 prochaines années. C’est à ce moment-là que le passé du vampire ressurgit : son grand-père, qu’il pensait mort depuis des années, est toujours vivant, même si sa mémoire défaille.
Après avoir laissé de côté sa série des années durant (la publication du tome 2 en France remontant à 2008 – pour une sortie VO en 2002 –), l’auteur a repris son univers à partir de 2014, pour clore l’histoire restée jusque là sans conclusion. Ce 4e et dernier opus, qui se situe après que Chiyuki ait avoué ses sentiments à Yôka, apporte donc un final à l’histoire, réintroduisant des personnages aperçus brièvement dans les opus précédents (notamment Kei, qui était initialement apparu dans le tome 2), et levant enfin le voile sur le passé de Yôka et ses jeunes années en tant que vampire.
Les amateurs de récits romantiques et poétiques apprécieront sans nul doute ce dernier volet, même si la relation entre les deux personnages principaux sombre parfois dans la romance sirupeuse. Pour le coup, c’est davantage la position de Yôka qui me semble être ici intéressante. Alors qu’il hésite quant à la suite à donner à la déclaration de Chiyuki, il va autant avoir l’occasion de renouer avec son passé et bénéficier de l’expérience d’un autre vampire dont la compagne de 1000 ans est décédée depuis. Cette double trame est relativement bien menée, et permet de justifier la fin du cycle.
Côté dessin, c’est assez surprenant de voir l’évolution de Bisco Hatori. Si on pouvait reprocher aux deux premiers opus un manque d’homogénéité dans le trait, ce dernier tome est dans la lignée du précédent : plus de bugs de proportions, un trait précis et un sens du cadrage autrement plus affirmé. Si, shojo oblige, les décors sont peu présents, l’auteur fait également preuve d’un travail d’intégration plus régulier de ces derniers (souvent associé à ses effets de cadrage).
On apprend ici peu de nouvelles choses sur les vampires. C’est finalement un vieux vampire qui offrira au lecteur d’en savoir un peu plus sur la vie d’un immortel de plus de 1000 ans, et les difficultés à conserver sa place dans la société (avec l’obligation de se déplacer régulièrement, sous peine d’attirer trop l’attention). Son récit montrera également que le vampire et sa descendance sont en mesure de se subvenir à eux-même, sans avoir recours au sang de victimes humaines. Et comme Yôka, le vampire est affublé d’un compagnon qui peut prendre forme animale.
Suite et fin de ce manga qui aura ainsi mis près de 10 ans avant de trouver sa conclusion. L’évolution de l’auteur (sur le plan du scénario comme du dessin) était déjà particulièrement palpable avec le tome 2, ce 4e volet ne fait que confirmer un peu plus sa maturité d’auteur, après son passage par la série Host Club (dont la publication s’est intercalée entre les deux premiers et les deux derniers tomes de Sennen no Yuki).