The Hammer Vault est un voyage à travers la crypte de Hammer Films, à travers de nombreux documents inédites tels que scripts annotés, matériel de promotion non retenu, dessins de production, correspondance privée, etc. Des centaines de photos rare ou jamais utilisées à ce jour offrent au lecteur un vrai retour dans le passé du studio, et permettent de mieux comprendre son héritage actuel, depuis les films classés X des années 1950 jusqu’aux dernières productions du studio qui, tel le Phoenix, renaît de ses cendres depuis quelques années.
Après le passionnant et très complet ouvrage de Nicolas Stanzick, qui permettait de cerner au mieux l’impact qu’a eu le studio et ses réalisations dans le monde du cinéma de genre (et particulièrement en France), je cherchais encore il y a peu un ouvrage qui m’aurait permis de découvrir l’ensemble des productions du studio (certaines étant difficiles à trouver en France, voire jamais sorties chez nous).
The Hammer Vault n’est pas un essai sur le studio, ni une analyse des thématiques abordées par la maison de production, là n’est pas son but. Il s’agit avant toute chose d’une recension terriblement bien fichue de tous les films du studio, quel qu’en soit le giron. Du coup, si les films de vampires trouvent une résonance particulière au fil des pages, vu leur importance dans la renommée de l’entreprise, moults autres films (et donc genres) sont ici abordés. Polar, SF, comédie, fantastique, historique, … il semble bien que tous les genres du Genre ait eu droit de citer sur les bobines de la Hammer.
Graphiquement, le livre est une vraie perle. Un luxueux format à l’italienne, des pages en papier glacé recouvertes de photos, notes et documents de productions inédits (mention spéciale à la photo qui montre la Momie faisant la promo d’une marque de lait). De quoi lourdement contenter les nostalgiques comme les néophytes qui cherchaient un point d’entrée vers la production touffue du studio. Voire pour les connaisseurs des réalisateurs ou acteurs phares qui y ont fait leurs armes, de Peter Cushing à Christopher Lee, en passant par Terence Fischer ou Don Sharp.
Côté vampire, le lecteur sera donc à la fête, que ce soit à travers les fiches de la série des Dracula, de 1958 à 1974, sans oublier la série consacrée à la comtesse Karnstein, ou des oeuvres isolées comme Captain Kronos : Vampire Hunter ou Countess Dracula. Des films dont on reconnaît d’emblée l’esthétique, et qui se basent majoritairement sur le mythe du vampire tel que décrit par Stoker : les vampires dorment dans des cercueils, ne sortent que la nuit venue et sont affublés de longues canines, qui leur servent à se repaître de leurs victimes. Des créatures qui ne craignent que le feu, la morsure du soleil ou les objets consacrés.
L’auteur est considéré comme l’historien officiel de Hammer Films, et intervient parfois à ce titre sur le compte Twitter officiel de la société, lors de sessions de questions-réponses assez passionnantes. Il met donc ici ses ressources et sa connaissance du studio pour embraser toute la carrière de celui-ci, du succès du premier Quatermass jusqu’aux difficultés des années 70 – 80 et au renouveau de ces dernières années. A noter également une partie assez savoureuses sur les projets avortés. Parmi lesquels ni plus ni moins que Je suis une légende (sur un script de Matheson lui-même), Vampirella, etc.
Vous l’aurez compris, The Hammer Vault est un recensement complet des productions de la maison anglaise, et représente à ce titre un moyen idéal de creuser les différentes facettes du studio. De quoi également découvrir des oeuvres méconnues, voire improbables, et poursuivre l’expérience devant ceux qui existent en DVD ou Bluray, en attendant la suite.