L’univers imaginé par Hideyuki Kikuchi est l’un des plus fertiles que l’on puisse trouver en matière de fiction vampirique. Reconnu au japon comme étant un auteur de genre particulièrement talentueux, le romancier a su créer de toute pièce un monde futuriste dans lequel les vampires règnent en maître sur une humanité terrorisée. L’intrigue de cette première aventure proposée par les éditions Asuka est en fait la copie presque carbone, à quelques détails prés, de celle de l’anime « Vampire Hunter D : chasseur de vampires », sorti en 1985. Le Dhampir D se fait employer par Doris Ran, une jeune fille menacée par le comte Magnus Lee qui désire en faire son épouse. S’étant engagé à protéger quoi qu’il advienne sa cliente ainsi que le petit frère de cette dernière, le chasseur va dés lors avoir maille à partir avec Larmica Lee, la fille du vampire, et ses sbires qui vont le harceler sans relâche.
Le premier détail qui saute aux yeux lorsqu’on se penche attentivement sur ce manga est sans conteste l’inégalité des dessins. Possédant un style s’inspirant vaguement de celui de Yoshitaka Amano, la mangaka est quelquefois capable d’illustrer l’histoire avec des planches fort réussites tandis que d’autres seront, hélas, d’un niveau bien plus médiocre voir bâclé. Cette lacune artistique se ressent jusque dans la compréhension de certains passages, en particulier les scènes d’actions, qui pâtissent d’un indéniable manque de clarté.
N’en demeure pas moins que se plonger dans une aventure de D est toujours aussi captivant, même sur support papier. Combats, intrigues vampiriques et poursuites succèdent à des moments d’humour se voulant plus léger. L’histoire parvient à inclure quelques figures fantastiques bien connues tel que des femmes serpents ou le loup-garou. La façon dont sont décrits les vampires au sein du récit est également à saluer, créatures sur le déclin revendiquant une certaine noblesse et méprisant les humains ne représentant rien de plus à leur yeux que du bétail asservi.
Le célèbre Dhampir ne perd quand à lui rien de son incroyable charisme. On se délecte toujours autant à suivre les dilemmes que s’impose le chasseur taciturne, bien qu’il lui arrive cette-fois-ci de trahir certains aspects de son humanité refoulée. Que les fans se rassurent, le mystère entourant le personnage demeure intact, l’histoire se contentant de soumettre quelques suppositions quand à ses véritables origines.
Bien que l’impression générale quand à l’intérêt de ce premier volume reste en demi-teinte, principalement à cause de sa faiblesse artistique prononcée, la lecture de cette aventure de D n’en demeure pas moins intéressante et se lit sans difficulté. Et puis, la publication de cette série se veut peut-être un présage favorable quand à une éventuelle traduction sur notre territoire des romans de Hideyuki Kikuchi, encore inédits à ce jour.
Après avoir enfin découvert ce premier tome du manga adapté de la série et des films Vampire Hunter D, je dois dire que j’ai avis très proche de celui d’Asmodée.
S’il est certes très agréable de voir enfin une série manga se frotter à l’univers du plus célèbres vampire de la BD japonaise, il est cependant légèrement dommage de voir cette première aventure reprendre à la lettre le premier film. On retrouve donc D, le dhampir chasseur de vampire, lorsqu’il fait la rencontre de Doris Ran, qui vient d’être mordue par un Noble. Même si les amateurs connaissent déjà très bien le déroulement de l’intrigue, il est plaisant de retrouver celle-ci, et d’imaginer que les prochains tomes vont normalement apporter du neuf à la série.
Le dessin quant à lui est très hétérogène. Si certaines planches laissent apercevoir des scènes d’actions pour le moins bien croquées, certaines autres donnent à regarder un trait moins maîtrisé, presque évitant ou grossier. Espérons que ces fausses notes graphiques évoluent dans le bon sens pour le prochaine tome.
Un tome intéressant pour les amateurs de la licence comme pour les amateurs de vampire, mais qui (on espère) sera plus original niveau scénario (et plus réussi niveau dessin) par la suite.