Dans un monde où une terrible épidémie transforme d’innocentes victimes en zombies, une force gouvernementale secrète entre en action : la Federal Vampire and Zombie Agency. A travers l’Histoire, de la guerre civile à la seconde guerre mondiale, la FVZA a protégé l’Humanité des hordes de suceurs de sang et autres mangeurs de viande humaine… Jusqu’à ce qu’un vaccin soit découvert et renvoya tous ces fléaux dans leur tombe. Alors qu’un nouveau virus apparaît dans une petite ville américaine, l’agent Laura Pecos doit faire usage de ses talents meurtriers pour éradiquer la menace. Mais ce qu’elle va découvrir là-bas changera son existence à jamais !
Avec sa mise en page claire et ses dessins soignés haut en couleur, la première approche avec cet album paru dans la collection Soleil US des éditions Soleil se place sous de bons augures. FVZA (Federal vampire and zombie agency) publié en VO chez Radical Publishing est une série relativement courte divisée en trois parties, chaque volume grand format contenant une cinquantaine de pages. Les qualités esthétiques évoquées précédemment servent une histoire ancrée dans une atmosphère qui flirte bon avec un fantastique horrifique pur jus, le genre à happer le lecteur dès les premières vignettes.
À l’image du fléau zombie, le vampirisme prend ici l’aspect d’une épidémie qui est combattu par les autorités humaines comme une véritable contagion. Une simple morsure suffit à véhiculer la maladie et à succomber au mal sans recours aucun. Le résultat sur les victimes est progressif : d’abord elles voient la chute de leurs cheveux, leurs instincts se focalisent sur une soif de sang dévorante… pour finalement se retrouver au bout de cinq ans dans la peau d’un véritable monstre.
L’intrigue, finalement sans rebondissement spectaculaire pour le moment, débute lorsque le virus de zombification refait surface après des années de répit. La propagation de ce dernier semble être la sombre machination d’un vampire du nom de Mandrake qui souhaiterait instaurer des états vampiriques au sein même des Etats-Unis. Cependant, cette initiative attire à nouveaux l’attention sur les buveurs de sang au grand dam de ses aînés qui préfèrent garder profile bas. On fait également connaissance avec le professeur Hugo Pacos et ses deux petits enfants, Laura et Vidal. Ceux-ci ont été élevés par leur grand-père suite à la mort de leurs parents dans la perspective que la menace des vampires pouvait ressurgir à l’improviste d’un jour à l’autre malgré la paix apparente. Lorsque la ville de Corben se voit le théâtre d’une résurgence du virus zombie, le FVZA est remis en activité par le gouvernement après des années de latences.
FVZA est donc un comics de qualité proposant un scénario ficelé bien que dénué de réelle surprise. Le mythe du vampire en tandem avec celui des zombies est exploité ici sur un angle viral, ce qui permet l’introduction de nombreuses scènes gores et sanglantes. La nature infectieuse de ces malédictions permet également d’aborder le sujet de vaccins pour les contrer ou au contraire d’expériences scientifiques pour les exploiter à des fins peu louables. L’histoire prend le temps nécessaire de décomposer les étapes d’une infection de nature vampirique ou zombie et son impact morbide sur les populations humaines.
Outre une traduction de bonne facture, les dessins de Roy Allan Martinez sont vraiment agréables et collent tout à fait à l’esprit revendiqué par cette série qui mérite résolument à être découverte. Les nombreuses questions qui demeurent en suspens et l’excellente impression instaurée par ce premier opus font attendre la suite avec impatience.
Au moment où je m’apprêtais à acheter ce comics en VO, voilà que Soleil se décide à proposer une traduction du premier opus par chez nous. C’est donc dans la langue de Voltaire que j’ai eu l’occasion de découvrir cette série pas forcément novatrice mais assez bien fichue graphiquement.
En effet cette idée de groupe para-gouvernemental constitué pour lutter contre les vampires et autres zombies donne une grosse impression de déjà-vu (l’Initiative dans Buffy, certains aspects des séries Les Dossiers Dresden et Vampire Zero, et j’en passe). Ceci dit le traitement du vampirisme sous la forme d’un virus contagieux, de même que le virus zombie, est assez bien vu, même si cela peut également rappeler des romans comme le Je suis une légende de Matheson.
Graphiquement c’est vraiment réussi, certes un peu statique dans le genre mais le dessinateur a un très bon sens des proportion, et le découpage pallie au statisme du trait de très belle manière.
Pour le moment on reste un peu sur notre faim avec ce premier opus, qui présente davantage les principaux protagonistes et l’univers qu’autre chose. Vivement la suite, qu’on plonge davantage dans le vif du sujet.