Quand Andrej Delãny revint à son village de Borsa, au cœur de la Transylvanie, ce fut pour y trouver l’unique survivant d’un massacre, un garçon de douze ans. Tous deux partent alors en quête des assassins : des moines de l’Inquisition ainsi que trois mystérieux « guerriers d’or ». La traque les mènera d’abord jusqu’au port de Constanta, sur la mer Noire, et vers la révélation du secret – de la malédiction ? – qui pèse sur le lignage des Delãny. Ainsi commence, dans l’Europe de l’Est du XVe siècle, la chronique des immortels, une grande saga de fantasy noire.
Premier tome de cette saga fantasy signée Wolgang Hohlbein, ce premier tome se lit d’une traite. L’histoire nous emmène en Transylvanie médiévale, dans les pas d’un guerrier solitaire qui vient de perdre femme et enfant. De retour dans son village d’origine, d’où il fut banni, il va découvrir qu’il n’y reste plus qu’un vieillard agonisant et un enfant d’une dizaine d’année. Les personnages sont très bien mis en scène, leur psychologie travaillée, et les relations entre eux pour le moins intéressante et étoffée (aucun manichéisme ne transparaît ainsi au fil des pages). Les descriptions sont véritablement très bien pensées, donnant au lecteur l’impression de voir les paysages et lieux parcourus devant ses yeux.
D’un bout à l’autre, la trame narrative se révèle riche, pleine de rebondissement, de rencontre et d’action, la teneur du mystère qui entoure Andrej et les habitants de la vallée de Borja n’étant (et en partie) révélée qu’aux dernières lignes du volume. C’est presque là le seul reproche qu’on pourrait faire à ce premier tome : celui de se terminer sur un très fort hang-over, et de nous inciter à plonger au plus vite dans la suite… mais peut-on vraiment parler de reproche dans ces conditions ?
L’aspect vampirique de ce premier opus ne transparaît que par légères touches, qu’il s’agisse d’allusion ou de clins d’œil au mythe du vampire. Ainsi, on peut s’étonner sur l’apparente résistance physique des habitants de Borja (ainsi que sur leurs impressionnantes capacités de guérison), mais aussi des guerriers d’or. Par ailleurs, on rencontre au fil de la lecture un comte de la famille Bathory, qui gravite dans l’entourage du duc de Constanta. Et comment ne pas faire la liaison entre la région où se passe l’intrigue, la Transylvanie, et le mythe des vampires ? D’autres éléments plus flagrants interviennent dans les dernières pages, mais ce serait gâcher l’intrigue que de les aborder trop en avant pour le moment.
Ce premier volume de la série est une impressionnante à laquelle on ne peut quasiment rien reprocher. Des personnages pour le moins évolués, un scénario prenant, un style littéraire très efficace, bref une très bonne introduction qui donne vraiment envie de poursuivre au plus vite la lecture.
Et pour ceux qui hésiteraient à se lancer dans la lecture d’un énième cycle de fantasy, à noter également l’adaptation de ce roman en bande-dessinée.
Adaptation que j’hésite encore à chroniquer dans ces pages, car elle ne concerne qu’une partie du premier opus, et surtout que le suite se fait terriblement attendre (le premier et seul opus paru à ce jour – je ne compte pas le making of de cet album- date quand même de 2005).
Série de bouquin plus que passionnante. La série est vraiment prenante.
C’est superbement écris et très abordable.