Pour Dolorine, l’heure de la rentrée des classes a sonné. Cette année, elle rejoint le Pensionnat de Mme Boggartine, où ses deux sœurs ont étudié. Accompagnée de son inséparable M. Nyx, La Benjamine des Carmine va devoir s’adapter, et essayer de s’intégrer dans le petit groupe d’élèves déjà sur place. Lesquels semblent d’emblée l’accepter et vouloir faire d’elle leur Reine. Dans le même temps, Dolorine se rend compte qu’aucun fantôme ne hante les murs de la bâtisse, et que la nouvelle institutrice, Miss Elizabeth, pourrait cacher des choses dans son laboratoire.
Troisième et dernière (pour le moment) incursion dans l’univers de Grisaille pour Ariel Holzl, qui propose un roman centré autour du personnage de Dolorine, après s’être intéressé à ses soeurs Merryvère et Tristabelle. Sans doute l’un des opus les plus attendus, compte tenu du capital de sympathie qu’a pu s’attirer la plus jeune des Carmine lors de ses interventions dans les précédents tomes. Une fois de plus entrecoupée d’extraits de son journal, cette aventure la voit donc affronter, seule, mais avec son indéfectible ingénuité, un nouveau monde : celui de l’école.
Difficile de dire que la lecture n’est pas agréable, tant Ariel Holzl maîtrise à la perfection son univers et ses différentes ramifications. Je grince toujours autant des dents devant la comparaison avec Tim Burton, sachant qu’à mon sens il y a davantage de Terry Pratchett là-dedans (un tantinet moins absurde, mais avec une vraie touche d’humour). On découvrira, au fil de ce dernier (?) tome, la place des fée dans le monde imaginé par l’auteur, ainsi qu’une vision relativement poussée de la manière dont les âmes peuvent évoluer après la mort de leur propriétaire (et ce à plusieurs niveaux). Il y a également des choses touchantes dans ce nouvel opus, comme cette volonté de Mizz Elizabeth d’arracher ses parents à la mort, et les discussions qu’elle peut avoir avec Dolorine à ce sujet.
Les vampires se font plus effacés dans ce troisième volet de la série. Dolorine rencontre ainsi Dimitri Vermeil, un vampire qui gravite depuis 30 ans au pensionnat. Ce dernier dort dans son cercueil, dans le cimetière attenant à l’école. Il n’a pas bu de sang depuis des dizaines d’années, la directrice le nourrissant avec du boudin. Pour autant, elle lui interdit par l’entremise de rune magique de pénétrer certaines parties des lieux.
Un dernier opus très attendu, Dolorine semblant être de loin la Carmine préférée des lecteurs de la série (mais il faut dire qu’Ariel Holzl a manoeuvré sa barque idéalement pour que ce soit le cas). On en apprend donc ici davantage sur le personnage, les raisons de sa capacité à deviser avec les fantômes, et la vérité sur sa peluche, le mystérieux M. Nyx. Toujours aussi jouissif en tout cas !