Outre Atlantique, la littérature jeunesse compte de nombreuses pépites dont beaucoup n’ont jamais eu les honneurs d’une traduction française. Parmi ceux-là, le premier volet de la série Bunnicula tient une place de choix. Publié en 1979, le premier tome a été suivi par de nombreux autres, quelques spin off et au moins une adaptation sur le petit écran. De quoi aisément démontrer l’intérêt suscité par cet OVNI du genre.
L’histoire met donc en scène les Monroe, une maisonnée de deux adultes et deux enfants, à laquelle il faut adjoindre un chien, Harold (qui est le narrateur principal) et un chat, Chester. Tout ce petit monde vit en bonne entente jusqu’à ce que la famille revienne un jour du cinéma avec un nouveau venu : un lapin noctambule qu’ils vont prénommer Bunnicula, en hommage au film qu’ils étaient parti voire ce soir-là. Car c’est au début de la séance de Dracula que l’un des enfants manque de s’asseoir sur le mystérieux lapin, sorti d’on ne sait où, uniquement accompagné d’un mot écrit… en roumain.
On est certes dans une dynamique d’écriture très jeunesse (collège, voire avant), mais le pitch est plus qu’original, et les personnages vraiment savoureux. Les deux auteurs détournent avec facétie les codes du genre, à travers de juteuses références, et l’ensemble se lit au final sans aucune difficulté, quel que soit l’âge du lecteur. Et Bunnicula de rejoindre le cercle très fermés des animaux-vampires, dont il est un des avatars les plus réussis.
Bunnicula arrive accompagné d’un mot écrit en roumain. Rapidement, Chester remarque qu’il dispose de deux longues canines, d’une fourrur qui laisse fortement à penser à une cape, et qu’il dispose de la faculté de se transformer en brume pour sortir de sa cage. Il a également besoin de se sustenter, tel un vampire, mais ses goûts en la matière sont nettement moins dangereux pour les créatures à sang-chaud.
Il m’aura fallu de nombreuses années pour enfin avoir l’occasion de me plonger dans ce premier volet, qui remplit sans hésitations ses promesses. La lecture des autres opus de la série ne devrait donc pas tarder. espérons qu’un jour où l’autre un éditeur français aura la bonne idée de s’y intéresser, car c’est dommage que cette réussite de la littérature jeunesse anglophone reste inconnue par chez nous.