Pendant longtemps, Ari a cru que son père, Raphael Montero, était végétarien et souffrait d’une maladie de peau. Pendant des années, elle a trouvé normal de passer ses journées cloîtrée dans un manoir, avec des milliers de livres.
Il a suffi d’une soirée, la première de sa vie dans une famille ordinaire, avec des ados de son âge, des flots de couleurs, de sons, d’odeurs et une télé branchée sur un film de vampires… pour qu’Ari comprenne qu’on lui avait menti.
Et si son père, beau comme un prince gothique, n’était pas un simple mortel, s’il appartenait à un autre monde ?
Elle est prête à le découvrir au péril de sa vie… et de son âme.
Comme l’a très justement dit le Dr House, ce n’est jamais le Lupus. Mais l’héroïne, ne possédant pas de télévision, aura besoin d’un peu plus de temps pour le s’en rendre compte.
Ari est scolarisée à la maison. Ses journées sont routinières, elle n’a pas d’amis, mais une gouvernante qui fait très mal la cuisine, surtout en raison de son régime alimentaire très spécial. Chaque jour, son père lui donne des cours particuliers. Elle ne côtoie jamais d’enfants de son âge, et si ce n’est pour les deux collègues de son père, elle ne côtoie personne, à vrai dire. Une existence qui pourrait paraître morne, mais comme elle n’a jamais rien connu d’autre, cela lui convient tout à fait.
Elle ne se pose d’ailleurs aucune question jusqu’à ce qu’elle rencontre la famille de sa gouvernante, et que la vie s’offre à elle. Dès ce moment, elle aura une amie, un amoureux, et un regard autre sur une vie qui était normale pour elle.
Et lorsqu’elle sera devra faire face à un meurtre dans son entourage restreint, ce sera l’étincelle qui manquait pour partir à la recherche de sa mère, qu’elle sent proche malgré son abandon.
Premier tome d’une série à suivre, la Société des S possède ses qualités et ses défauts. Destiné à un public plutôt jeune, il pourrait cependant rebuter par son rythme. Tout s’y déroule très lentement. Les premiers chapitres de ce roman sous forme de journal intime sont surtout dédiés à la routine d’Ari. Et pour de la routine, c’en est ! Il ne se passe pas grand-chose en matière d’action pendant la première moitié du récit, et ce ne serait pas forcément un mal, mais le style très soutenu de l’héroïne, ainsi que ses réflexions à grand renfort de citations d’auteurs divers et variés peuvent très vite faire pompeux, et rendent l’identification au personnage principal très difficile. L’intrigue n’est pas très poussée non plus, les événements peut nombreux, et le meurtrier facile à découvrir (il n’y a personne d’autre, et ce n’est ni le Lupus, ni le Dr House).
Mais tout ça ne veut pas dire que c’est mauvais pour autant. C’est un style qui plaît ou ne plaît pas. Le tout est très bien écrit, il y a des concepts intéressants, des réflexions plus recherchées que dans beaucoup d’ouvrages, un essai d’émerveillement sur le monde qui parfois fait mouche et parfois pas.
Les vampires de la Société des S sont des écovampires. Au milieu d’autres qui voient les humains comme du bétail, ils tentent de préserver leur environnement, de respecter la nature et les Hommes. Ils peuvent vivre au grand jour, même s’ils sont sujets aux coups de soleil. Ils mangent de tout, le sang étant un aliment comme un autre, bien que nécessaire. Ils ne vieillissent pas, guérissent plus vite bien que de manière non spectaculaire, et les prendre en photo peut s’avérer très difficile. Et anecdote amusante, ils adorent les huîtres et le Picardo. (Oui mais c’est quoi le Picardo au juste ? Je l’ignore, et Google aussi !)
La Société des S est un ouvrage digne d’intérêt, mais il ne plaira pas à tout le monde. Si vous cherchez action et rebondissement, je vous suggère de passer au prochain livre et de garder celui-ci pour un autre moment. Ceux qui aiment les réflexions, les citations à mi-chemin entre les Frères Scott et Criminal Minds, et un style plus lent, foncez. Malgré mon avis plutôt mitigé, je lirai tout de même la suite avec plaisir, car la qualité est là.