Ancienne flic devenue détective privée, Vicki Nelson a été transformée en vampire par Henry, son partenaire détective, vampire depuis plusieurs siècles. Les buveurs de sang étant incapable de supporter la présence des autres membres de leur espèce, Henry n’a eu d’autres choix que de quitter la ville. Vicki a choisi de rester aux côtés de Mike Celluci, son ancien équipier, devenu amant. Conciliant sa vie de détective avec son nouveau statut de créature de la nuit, Vicki reprend ses enquêtes, n’hésitant pas à s’affirmer comme une enquêtrice spécialisée dans les affaires paranormales. C’est ainsi qu’elle va se confronter à d’autres créatures buveuses de sang, à une ancienne créature lacustre et à de mystérieuses agressions…
Alors que je n’espérais plus le voir sortir, J’ai Lu a finalement décidé d’éditer ce 6e et dernier opus de la saga consacrée à Vicki Nelson. Un tome bien différent des précédents, puisque l’auteur y choisit de proposer des nouvelles mettant en scène ses personnages, et plus un roman complet. Des nouvelles qui vont permettre au lecteur de suivre les pas de l’héroïne après sa transformation et de revenir sur le passé d’Henry. De quoi en savoir un peu plus sur ses personnages qui ont su nous tenir en haleine pendant 5 tomes, et les retrouver une dernière fois avant de les quitter définitivement, Tanya Huff précisant bien en introduction qu’elle n’y reviendra plus.
Pour le reste, on retrouve donc l’univers très typé urban fantasy de l’auteur. La majeure partie des intrigues ont lieu à Toronto, où Vicki a finit par se rapprocher de Mike Celluci, cohabiter avec Henry étant impossible maintenant qu’elle est un vampire. L’héroïne n’a rien perdu de son franc parler, et de son côté grinçant dont elle ne s’est pas départie depuis le premier opus de la série. On la retrouve ici aux prise autant avec des vampires (à travers une nouvelle qui met très bien en scène l’aspect solitaire et grégaire des créatures de la nuit) qu’avec d’autres créatures surnaturelles, qu’il s’agisse d’étranges insectes ou de monstres lacustres.
Mais Vicki n’est pas la seule à avoir droit à des nouvelles, même si les siennes couvrent la majorité du recueil. Henry se voit ainsi consacrer deux histoires, une qui nous emmène dans le Londres du siècle dernier, alors qu’Henry se voit confier une enquête d’espionnage. La seconde nous ramène dans un autre moment du passé du fils d’Henry VIII, et nous permet de découvrir la jeunesse vampirique du héros. Deux histoires assez intéressantes (et pas mal écrites) qui ont comme point positif de creuser le passif du héros, et d’expliquer certains aspects de sa personnalité.
De manière globale, si toutes les nouvelles sont assez réussies, j’avoue malgré tout ma préférence pour la relecture à la sauce Vicki Nelson du conte de Noël de Dickens, dernière nouvelle du recueil. Une nouvelle qui permet de voir Vicki dans le rôle de Scrooge, et de voir défiler Tony, Henry et Mike dans le rôle des trois fantômes. Une idée amusante qui sort un peu du schéma habituel de la série.
Les vampires de Vicki Nelson sont assez proche de la conception de Bram Stoker. S’ils craignent en effet la lumière du jour, et doivent donc passer leurs journées cloitrées, les symboles religieux classiques n’ont que peu d’effet sur eux. Ils disposent par contre d’une résistance et d’une vitesse accrue, ainsi que de la capacité d’hypnotiser leurs victimes. Leurs yeux prennent une couleur argentée quand leurs pouvoirs (ou leur envie de sang) remonte à la surface.
Un recueil (chose inhabituelle dans cette série) qui vient clore avec réussite les aventures de Vicki Nelson, une bien sympathique saga de Bitlit.