Sa mère et son père ayant été assassinés sous ses yeux par des Larvas, Cyan décide de rejoindre les Chevaliers d’argent, bien décider à protéger Reinette, sa seule amie, qui appartient à la lignée de Lemuria. Quelques années passent, jusqu’à ce que des Larvas parviennent à tromper la vigilance des gardes et à attaquer le château Lémuria de l’intérieur. C’est à ce moment qu’un individu marqué du sceau des Larvas, mais pourtant occupé à détruire ces derniers, fait son apparition.
Clairement estampillée Dark Fantasy, The grim reaper and an argent cavalier est une série en cours de publication chez Kana, scénarisée et dessinée par une mangaka dont c’est le premier projet. L’auteur prend le temps de poser son univers et les grandes bases de l’antagonisme au coeur de l’histoire, plutôt que de lancer ses personnages dans la bataille. Un choix plutôt bien venu, qui change des habitudes du genre, mais qui n’empêche pas l’auteur de ne révéler certains éléments qu’au fil de l’intrigue. Niveau rythme, c’est donc relativement efficace, sans longueurs. Et si l’histoire a des côtés très classiques, l’ensemble ne manque pas d’intérêt, et tire son épingle du jeu des productions du genre. Sans être parfait (j’ai un peu de mal avec les touches humoristiques qui pointent çà et là), ce premier tome donc pose une ambiance et des personnages intrigants.
Niveau dessin, le style d’Irono est propre et homogène, sans baisses de régimes. Le trait est fin et appliqué, même s’il est surtout focalisé sur les personnages. Les décors sont plus apparents que dans un shojo (par exemple), mais ils disparaissent régulièrement pour laisser la place aux combats entre les personnages, ou a minima aux échanges entre ces derniers. Pas de choc visuel, donc, mais un résultat propre et maîtrisé.
Côté vampire, l’auteur flirte avec le sujet sans jamais le nommer ainsi. Ses Larvas sont des créatures ayant perdu tout contrôle après avoir elles-mêmes été mordues, et délestées de leurs âmes. À partir de là, elles n’ont plus qu’une obsession : mordre encore et toujours plus d’humains au cou pour transmettre leurs âmes au Seigneur de la Mort, leur maître. Ces créatures ne semblent craindre qu’une seule chose, l’argent. On les reconnaît à la fois à leur regard vide et à la marque qui se dessine sur leur peau après morsure. Pour autant, il semble possible de lutter contre les effets de la morsure, si la victime arrive à se contrôler et à ne jamais faire elle-même de victimes.
Une variation relativement réussie sur le thème du vampire, dans une ambiance dark fantasy qui ne manque pas d’intérêt. L’ensemble repose sur des bases et ressorts pour le moment assez classiques, mais se lit sans ennui.