Carlotta a été enlevée. Tandis que le père de cette dernière remonte peu à peu la piste pour tenter de sauver sa fille qu’il croit toujours en compagnie de Pinocchio, ce dernier et les survivants du Great Puppet Theater se lancent également à la poursuite de la jeune femme. Ils arrivent rapidement sur une île où des vampires ont déjà établi leur pénates. Avant d’envisager reprendre leur route, ils ne vont avoir d’autres choix que d’affronter cette nouvelle menace.
Longtemps attendu (enfin pour ma part), ce troisième opus du mash-up Pinocchio – vampires orchestré par Van Jensen et Higgins ne voit absolument pas le niveau des premiers volets baisser. On retrouve avec plaisir cet univers pour le moins déjanté où la marionnette de Gepetto se retrouve à chasser les vampires après que ces derniers aient tués son créateur. Le héros, redevenu humain suite à un sort jeté par sa défunte amie la fée, va ici s’allier avec le père de sa dulcinée. Le duo étant bien évidemment accompagnée des dernières marionnettes survivantes.
L’histoire de souffre pas de temps morts, les péripéties s’enchaînant sans pour autant tomber dans le too much. Car les auteurs ont beau servir à leurs lecteurs une réécriture déjantée de l’oeuvre de Collodi, leur scénario est superbement équilibré. Sachant que cette fois-ci, Pinocchio va devoir suivre sa dulcinée au coeur de la Transylvanie, ou un certain vampire l’attend de pied ferme.
Dès le premier tome, j’avais adhéré au dessin anguleux et tramé de Dusty Higgins, qui a fait fortement évoluer la maîtrise de son trait depuis les premiers tomes. Plus homogène, sans perdre ce qui faisait son originalité, son dessin colle toujours aussi bien à la série. Mention spéciale pour le travail apporté aux expressions des marionnettes.
Niveau vampirique, le lecteur aura l’agréable surprise de découvrir que les marionnettes (dont Pinocchio) sont liées aux exactions d’un vampire bien connu, et au sang de ses victimes. On appréciera également de retrouver la technique de Pinocchio et de ses pairs, toujours rapides quand il s’agit de percer le coeur des vampires avec leur propre nez.
Un troisième tome qui n’est donc toujours pas celui de la déception. Cette série ne risque pas de si tôt de baisser dans mon estime, tant elle se bonifie au fil des opus. Un seul regret : le prochain tome sera le dernier. Espérons qu’un jour un éditeur français daigne accorder à la série l’intérêt qui lui est due.