Arkady Tsepesh, accompagné de sa femme enceinte, quitte Londres pour rejoindre, en Transylvanie, le château de son grand-oncle Vlad, plus connu sous le nom de Dracula. Il doit reprendre la charge de son père, récemment décédé, et gérer les affaires de son très étrange quoique bien-aimé parent. Mais ses nouvelles fonctions tournent très vite au cauchemar lorsqu’il s’aperçoit qu’il doit fournir des victimes à Vlad, s’il veut que celui-ci épargne les siens. Les liens de sa famille avec le vampire ont beau être aussi vieux que la dynastie elle-même, et le sang du monstre couler dans ses propres veines, quand il comprend que son fils nouveau-né est appelé à suivre ses traces et à honorer le pacte maudit, Arkady se décide à engager un combat à mort avec Dracula.
Premier volume de la trilogie des « Journaux de la famille Drakul », « Pacte avec le vampire » est à la croisée des chemins entre hommage au roman de Stoker et préquelle à celui-ci. En effet, l’histoire qui nous est narré dans ce volume prends place plusieurs décennies avant l’histoire racontée par Stoker. On retrouve cependant les lieux mythiques liés au mythe : le col de Borgo, la forteresse de Dracula, etc. et bien sûr le personnage de Vlad Dracul qui règne en maître sur sa famille humaine. On perçoit très vite l’originalité de ce premier opus, et partant de l’ensemble de la série, qui est de relier le personnage du vampire Dracula avec le personnage historique de Vlad Dracul. Certes Stoker faisait déjà davantage que sous-entendre la chose, notamment lorsque Van Helsing relate l’histoire du comte vampire aux autres protagonistes. Jeanne Kalogridis va cependant beaucoup plus loin, en commençant son récit une quarantaine d’année avant le roman original, ce qui permet de recontextualiser le récit de Stoker et d’inscrire celui-ci dans une continuité cohérente.
Le mythe du vampire tel qu’il est abordé dans ce premier opus ne diverge pas vraiment des bases posées par Stoker. Le vampire a besoin de sang pour survivre, possède des pouvoirs de régénération et d’hypnose très puissants, ne supporte pas la pleine lumière du jour et recule devant les symboles religieux comme le crucifix. Jeanne Kalogridis apporte cependant comme originalité à l’histoire de Stoker l’existence d’un pacte passée par Dracula avec les membres de sa propre famille, pacte qui vise à assurer sa survie, et pacte également avec le village dont il est le seigneur.
Un premier opus intéressant de part l’éclairage nouveau qu’il propose sur le travail de Stoker tout en y apportant son originalité.