Année calendaire 12090. À cette époque, les Nobles terrorisent toujours l’espèce humaine. Un bloc mobile survole les énormes plaines d’une contrée éloignée. Totalement isolée du monde extérieur, cette cité semble vouée à une quiétude infinie, jusqu’au jour où une soudaine épidémie de vampirisme plonge la petite société dans le chaos. D, accompagné de Pluto VIII, un petit malfrat au caractère singulier, et de Tsurugi, un médecin itinérant, est alors chargé de percer le mystère de cette ville où règne une atmosphère morbide.
Je n’avais jusque-là que moyennement été convaincu par le manga Vampire Hunter D, dont le dessin n’était pas encore totalement homogène et dont les scénarios me semblaient un peu trop convenus pour espérer totalement me captiver, aussi réceptif sois-je à l’univers du célèbre dhampir. Ce tome change la donne à mon sens, car l’histoire y est certes comme d’habitude pesante mais propose des ressorts dramatiques et une galerie de personnage moins caricaturaux qu’à l’accoutumée. On se retrouve ainsi en présence de Nobles très différents de ceux auxquels on a été habitué, pour une raison qui ne sera révélé que dans les dernières pages du volume. Les personnages principaux sont plus nombreux que d’habitude, et un peu plus contrastés, ce qui permet des rebondissements assez intéressants, même si le final est assez classique (ce qui pour une fois ne m’a pas dérangé).
Le dessin de Saiko Takakai semble s’être affiné depuis le troisième opus. Si quelques cases et planches ne sont pas parfaites, le trait se fait plus précis et maîtrisé, et on remarque une plus grande homogénéité entre les cases de cet opus. Les amateurs du graphisme de Tetsuo Hara devraient apprécier (il y a à mon sens une certaine similitude au niveau des corps) le résultat. Le seul bémol à ce niveau est peut-être un léger manque de dynamisme, qui pêche un peu durant les scènes d’action.
D va cette fois-ci être engagé pour débusquer les Nobles qui semblent contaminer peu à peu les habitants d’un bloc mobile. Il va cependant rapidement se rendre compte qu’il ne s’agit pas des Nobles habituels, mais de créatures qui pourraient bien avoir été créées par des êtres humains. Ces créatures, qui ne sortent que la nuit et semble bien moins tangible que les Nobles que le dhampir a déjà rencontré, opèrent malgré tout de la même façon qu’eux, mordant leurs victimes à la jugulaire et les transformant peu à peu en vampires à leur tour. Pour le reste, un pieu enfoncé en plein cœur et la décapitation semble toujours la manière la plus efficace de venir à bout des créatures de la nuit de cet univers.
Un quatrième tome au-dessus des précédents, qui propose une histoire toujours aussi sombre et désespérée dans cet univers post-apocalyptique où les vampire, appelés Nobles, sèment l’effroi parmi les survivants de la race humaine. Une bonne galerie de personnages, moins archétypique que d’habitude, et un jeu assez nouveau avec le thème du vampirisme abordé jusque-là par la série contribue à appuyer les qualités de cet album, de même qu’une plus grande maîtrise au niveau du dessin.