Il y a dix ans de cela, au village de Tepes, quatre enfants ont disparu sur une colline réputée hantée. Deux semaines plus tard, trois réapparaissaient, sans aucun souvenir de leur captivité. Aujourd’hui, une créature attaque les habitants et les change en vampires d’une nouvelle sorte, capables de marcher à la lumière du soleil ! Pour trouver la vérité, D va devoir remonter la piste de ses propres origines.
Ce second tome des aventures de D à paraître chez Asuka propose une histoire inédite dans laquelle on retrouve tous les ingrédients qui composent l’univers si particulier du fameux Dhampir. À la frontière d’un monde émergeant d’une aire de ténèbres où se côtoient technologie futuriste et mode de vie d’antan, l’espèce des « Nobles », autrement dit les vampires, est pratiquement éteinte bien que certains de ses représentants continuent à étendre leur emprise sur les mortels. Cette fois-ci pourtant, l’ennemi de D ne se sera pas identifié clairement avant la fin, ce qui ne manque pas d’insuffler un suspens certain au récit.
Ce dernier se voit poser les bases de questions fortes intéressantes : d’où viennent les vampires ? Qu’est-ce qui les différencie des humains ? Pourquoi leur espèce s’est finalement éteinte après un règne long de plusieurs millénaires ? Les points faibles qui gangrènent l’existence d’un vampire sont ainsi largement détaillés, de son incapacité à supporter la lumière du jour jusqu’à sa crainte des symboles religieux, en passant par son indisposition lorsqu’il doit traverser un cours d’eau.
Un petit récapitulatif très instructif donc sur les talons d’Achille vampirique connus à ce jour. Le manga amène également une réflexion pour le moins constructive quant à la conservation du patrimoine historique légué par les Nobles. Les humains doivent-ils l’étudier afin d’en conserver une trace ou bien au contraire en détruire les derniers vestiges ?
Un rythme soutenu est bien entendu présent dans ce manga teinté de fantastique et d’horreur, dans lequel les auteurs parviennent à distiller quelques moments d’émotion et d’humour lors du déroulement de sa narration. Si l’histoire, avec son ambiance irremplaçable et sa variété de personnages, fait un sans faute, le côté artistique laisse quant à lui toujours aussi dubitatif. La mangaka possède indéniablement un style agréable, mais concède parfois des dessins au goût d’inachevé.
Pire, l’aspect brouillon dans le séquençage des scènes d’action relevé dans le premier tome est encore une fois présent. Si cela ne gâche pas vraiment la qualité globale de cet opus, le plaisir de lecture qu’il procure s’en trouve quelque peu atténué et c’est fort dommage. Cette aventure de D n’en reste pas moins intéressante à découvrir et satisfera sans mal les amateurs du genre, pour peu qu’ils soient près à pardonner son irrégularité graphique.
Ce second tome de la série propose enfin quelque chose de nouveau pour cette licence qu’est Vampire Hunter D.
Après avoir abordé l’histoire du premier film dans le tome 1, voilà que les auteurs empruntent cette fois-ci des sentiers non balisés en proposant un scénario original. Il ne s’agit cependant pas de repartir du néant, les auteurs respectant scrupuleusement la mythologie établie dans les films existant. On retrouve donc D, le dhampire vampire-hunter, engagé cette fois-ci par le maire du village de Tepes (on appréciera au passage le clin d’oeil).
Comme l’a signalé Asmodée dans sa chronique, ce second tome propose de nombreux éclairages sur l’origine des nobles, leurs faiblesses ainsi que sur leur survivance à l’époque où se passe le récit. En effet, leur race s’éteint peu à peu, se posant dès lors la question de la marque qu’ils ont posé sur l’humanité, et la manière dont cette même humanité peut (et doit) utiliser leur patrimoine.
Seul gros bémol (à nouveau) pour cette série : le dessin, qui s’il s’est un peu amélioré depuis le premier opus, n’en reste pas moins toujours aussi… hétérogène (parfois brouillon). Quand on sait quel souffle épique Amano avait réussi à insuffler au personnage de D, c’est un peu dommage de voir ce que donne le passage au manga. Le dessin n’est cependant pas catastrophique, mais il y a e encore des progrès à faire afin d’offrir à cet univers le style graphique qui lui sied.
Un suite au scénario vraiment intéressant, qui souffre juste d’un dessin un tantinet brouillon.