Après Carrie, son premier roman prometteur, le jeune Stephen King publie Salem (Salem’s Lot) et s’attaque au mythe du vampire. L’histoire est la suivante : l’écrivain Ben Mears revient habiter la ville de son enfance, Salem, afin de retrouver un peu de tranquillité pour s’atteler à son prochain roman. La vieille maison dite hantée, Marsten House, qui l’a traumatisé étant enfant, est toujours là, et habitée à présent par un illustre étranger du nom de Straker. L’arrivée de cet homme, et de son associé, l’invisible M.Barlow, coïncide avec des évènements étranges : la disparition d’un enfant, un chien immolé, la mort d’une femme. Très vite, l’horreur s’abat sur la petite ville…
Pour les inconditionnels du King (l’écrivain, pas Elvis), Salem fait parti de ses tout meilleurs romans, au même titre que Shining, Misery ou Simetierre. On peut voir trois raisons principales à l’attrait que suscite le livre. La première, c’est la facilité avec laquelle l’auteur nous plonge au cœur de Salem et de ses habitants : c’est un véritable tour de force que d’arriver à nous présenter tant de personnages, tout ça pour mieux nous raconter leur chute (premier parallèle avec Dracula : le déclin de la communauté qui se fragmente face aux forces du mal). Ensuite, on peut critiquer Stephen King sur beaucoup de choses, mais pas sur son utilisation du suspense pour jouer avec nos peurs. Il faut bien une centaine de pages avant de comprendre où l’auteur nous emmène (à reculons), et se rendre à l’évidence : Salem abrite des vampires.
Enfin, l’aspect le plus trippant pour tout fan d’horreur, c’est la lutte du Bien contre le Mal qui se met en place au fil des chapitres, thème ancestral qui fait toujours mouche. Un des passages les plus marquants reste la confrontation entre Barlow et le père Callahan, foi contre foi où tout n’est plus qu’une question de croyance. Salem, apprenons-nous par ailleurs, est la contraction de Jerusalem’s Lot, un clin d’œil à la ville sainte. Mais cela renvoie aussi à Salem dans l’Oregon, et au bon vieux temps où l’on brûlait les sorcières.
Le mal attire la mal : Marsten House abrite entre ses murs une créature terrifiante qui rappelle le comte Dracula (costume, une certaine élégance européenne, un fin stratège). D’ailleurs, l’hommage à Stoker est voulu : si Dracula s’installe en Angleterre, transporté par le Déméter, Barlow lui, échoue à Salem, transbahuté dans une caisse par des déménageurs. Autre exemple : le petit groupe venu sauver l’âme de la pauvre Susan ressemble beaucoup à la troupe de Van Helsing s’attaquant à Lucy, la morte vivante. King parvient alors à transposer les enjeux du chef d’œuvre de Stoker au milieu de l’Amérique rurale des années Vietnam (la grande désillusion du moment), et revigore le genre en le rendant d’actualité, restant fidèle à sa vision de l’horreur : l’intrusion de l’innommable dans le quotidien.
Salem fait aussi parti des romans les plus noirs et effrayants de S.K, et s’achève sur un silence pesant : celui d’une ville fantôme où les visiteurs qui s’y attardent ne reviennent plus jamais. Sur ce, bonne nuit…
Pas mal comme chronique… je suis moi aussi un fan de King (surtout première époque), et aussi de Poe et Lovecraft… Et ce que tu dis est juste, Kaziklu Bey : dans ce roman King commence à installer ce qui fera l’une de ses marques de fabrique : une ville complète prend vie, si l’on peut dire, sous nos yeux. Concept qui développera plus tard, sur plusieurs romans…
Salem est l’un de mes romans de King préférés.
Oui, moi aussi j’avoue que c’est le livre de King que je préfère ( et Dieu sait que j’en ai bouffé pas mal). Le suspense est là de bout en bout!
Par contre le film de Hooper tiré du livre est assez médocre je trouve. Il existe une version longue qui ferait plus honneur au bouquin, mais j’y crois moyen…
C’est vraiment un livre que j’ai dévoré avec passion et frisson.
c’est tellement bien écrit que j’en frissonnais le soir dans mon lit et impossible de me décrocher de ce roman il m’est même arrivé de me réveiller a 3,4 h du matin pour le lire comme si le livre insistait pour être lu. Résultat je l’ai fini en 2 nuit.
Depuis je dévore les livres de Stephen King ils sont géniaux.
Bonsoir,
mon premier roman sur les vampires !
Stephen King a sa manière bien à lui de faire les livres, ils nous apprend tout sur ces personnages puis torture l’esprit des lecteurs au fur et à mesure que les protagonistes décèdent de manière inattendue et au moment ou l’on s’y attend le moins… Et pour ceux qui restent en vie, peut-être n’était-ce pas la meilleure solution pour eux…
En tout cas un excellent film même si pour moi il parle plus des humains que des vampires.
Les éditions "j’ai lu" ont édité une nouvelle version en 2005 comportant une préface/postface écrite par Mr King lui même ainsi que deux nouvelles concernant Salem.
L’une plutôt courte, qui se passe 2 ans après décrivant l’histoire de deux vieux de la ville d’à côté qui doivent emmener en pleine nuit un homme qui est tombé en panne de voiture a Salem et qui y a laissé sa femme et sa fille…
Cette nouvelle est très prenante.
L’autre est une nouvelle qui se passe un siècle plus tôt dans les mêmes environs et plutôt écrit à la manière de Bram Stoker, c’est à dire en lettres et journaux intimes.
Celle nouvelle aussi est du King pur jus… vous m’avez compris.
Quand au scènes coupées je les ai trouveé pour la plupart inintéressantes, mais certaines sont des scènes remplacées, c’est a dire qu’il devait écrire le livre avec une autre optique, celle des rats. Je vous laisse découvrir ces pages horrifiques.
Postface/préface quand à elles, sont comme je l’ai dit plus haut écrite par Mr King et il y explique pourquoi il a voulu écrire un roman sur les vampire. Vraiment intéressant.
Rien à dire de plus, un livre à lire que l’on aime les Vampires où pas.
Bonne nuit et fermez bien votre fenêtre…
Un classique qui est ressorti en 2004-2005 dans une édition comportant des scènes complémentaires et deux nouvelles en rapport avec ce roman de Stephen King!
A lire sans réserve!