Loups-garous, zombies et autres créatures de la nuit ont toujours inspiré la terreur aux humains. Staz est un vampire, un vrai caïd qui règne sans partage sur un des quartiers des enfers. Mais plutôt que de jouer au suceur de sang, il préfère squatter sa console et collectionner les mangas. C’est un véritable Otaku, fan de la culture nippone ! Alors quand une jeune japonaise égarée débarque sur son territoire, il n’a plus qu’une idée en tête : en faire la pièce maîtresse de sa collection !
Ici le vampire n’est qu’une créature fantastique parmi d’autres, il règne sur une zone du monde des démons. Présent de la première à la dernière case presque sans discontinuer, on peut dire qu’il constitue le cœur de l’histoire. Il a des caractéristiques bien particulières : dotés de dents pointues, il peut boire le sang des humains, mais a parfois du mal à se contrôler. Doté d’une force surhumaine et quasiment indestructible, il peut paralyser puis tuer quelqu’un à distance en faisant le signe de broyer son cœur.
Les vampires peuvent contrôler les humains qu’ils mordent, grâce à la substance sécrétée par leurs crocs ; c’est pour cela que Staz en extrait un peu, et la mélangeant à de l’eau, la vaporise en direction des personnes dont il souhaite infléchir le comportement et les humeurs. Cela n’a aucun effet sur les fantômes et les monstres.
Lorsque Fuyumi, coincée entre les deux mondes, commence à disparaître physiquement, il lui permet de subsister en lui donnant un peu de son propre sang. Cette opération a pour effet de donner chaud à la lycéenne, qui doit se reposer quelques instants avant de reprendre une activité normale. Staz peut manger de l’ail et n’a pas peur des crucifix ; par contre il doit se protéger un peu des rayonnements solaires.
A côté de cela Staz est un personnage surprenant ; grand amateur de jeux video, d’animés et de figurines tels que le Japon en a produit des milliers, c’est un otaku qui est tout excité à l’idée de rencontrer une humaine échouée par hasard dans son monde.
Sympathique sans être véritablement accrocheur, c’est à suivre…
Je serais un tantinet plus accroché par ce premier volet. L’univers mis en scène est assez cohérent et amusant pour avoir attiré mon attention, même si le vampire n’y apparait en effet que comme une créature parmi tant d’autres. Il n’en reste pas moins que toutes la thématique d’un monde parallèle peuplé de monstres qui vivraient coupé du mondes des humains, à de rares exceptions, est assez savoureuse, même si on a déjà vu ça.
Le dessin est à mon sens un des points forts de ce premier opus. Assez anguleux, les traits du dessinateur-scénaristes restent très lisibles dans les scènes d’action, qu’ils dynamisent par une bonne impression de mouvement. Sous certains aspects, on est pas très éloigné du travail de Hewlett sur Tank Girl.
Le vampire ici présent étant un des deux personnages principaux, l’auteur joue avec les codes du genre, notamment les forces et les faiblesses des créatures de la nuit. Staz est ainsi doué d’une force incroyable (et de quelques pouvoirs paranormaux), et ne semble craindre (en partie) que la lumière du soleil. Son sang possède par ailleurs des vertus hypnotiques.
Un début de série qui présage du meilleur pour la suite : un scénario qui pioche un peu partout mais arrive à mettre sur pied une intrigue accrocheuse, des personnages qui conservent une part de mystère, et un univers à la fois dense mais et cohérent qui n’appelle qu’à se dévoiler peu à peu au lecteur. Vivement la suite !