Le face à face entre Leif, revenu d’entre les morts à l’aide de Grim, et Hans bat son plein. Les pouvoirs de l’un, tout juste ressuscité, ne semblent pour autant pas inquiéter outre mesure l’ancien héros chasseur de vampire. Lequel semble avoir bien profité de son récent entraînement. Hans découvre cependant que les humains ne sont pas les seuls à avoir été ramené à la vie, et que des vampires, ses anciens ennemis, ont intégré les troupes de Grim. De quoi expliquer la présence de Faust en ville ?
Ce troisième opus va voir les vampires prendre davantage d’importance dans l’intrigue. Alors que tout le monde les croyait disparus, Hans en tête, voilà que Faust refait son apparition, a priori décidé de s’opposer à Grim. Mais cet opus sera également l’occasion de revenir sur la rencontre entre Cocowil, la Dhampire, et le chasseur de vampire, voire de montrer que des vampires ont également été ressuscités par le big bad guy de la série. De fait, de série post-vampirique, le manga prend une tourne vampirique plus marquée (sans pour autant que cette partie prenne le dessus).
J’apprécie beaucoup le soin pris par le scénariste de ne pas sombre dans le manichéisme. Grim est certes l’ennemi qui se détache, il n’en est pas moins lui-même une victime de l’armée, de même que la plupart des autres camps en présence (vampire inclus). De quoi faire réfléchir Hans sur ses choix, et son engagement passé, même si sa détermination à protéger les humains domine.
Pour ce qui est du dessin, le coup de crayon de Shimeji Yukiyama est à la mesure des deux précédents opus. Il donne un côté très occidental à la ville où se déroule le récit, les décors étant particulièrement travaillés, mais sait aussi faire passer ces derniers en arrière-plan, quand les combats prennent le dessus. Et à nouveau, le design des créatures de Grim assure une partie substantielle de l’intérêt de la série.
En ce qui concerne les vampires, on apprendra ici, dans la bouche de l’un d’eux que seuls l’argent et le soleil sont un problème pour eux. Mais leur besoin de s’abreuver de sang peut aussi être problématique, et certains des vampires voyaient, avant le conflit, un réel danger à s’opposer de manière frontale aux humains. Car avec les avancées de la science, et donc de l’armement, difficile de ne pas imaginer l’humanité retourner les besoins des vampires contre eux.
Un troisième opus à la mesure du précédent, en cela qu’il casse le manichéisme du premier opus, montre que ce qui semblait acquis (et enterré) ne le reste pas forcément, tout en montrant un Hans décidé à lutter au péril de sa vie, malgré son âge.