Un soir d’insomnie, Kô Yamori décide de quitter le domicile familial et d’aller se promener dehors, seul. Le jeune collégien ne se sent plus à sa place dans le cadre scolaire, et cela fait déjà quelque temps qu’il évite de s’y rendre. Alors qu’il cherche un moyen de trouver le sommeil, il fait la connaissance de Nazuna Nanakusa. La jeune fille l’invite chez elle, et pendant que Kö feint de dormir, elle se penche sur lui pour le mordre et sucer son sang. Car oui, Nazuna Nanakusa est une vampire.
Ces derniers temps, les manga qui exploitent la figure du vampire pour jouer sur la métaphore de l’adolescence, période des premiers émois amoureux, s’enchainent : Happiness, Shigahime… Deuxième manga signé par Kotoyama, Call of the night se pose d’emblée comme plus léger que les deux références précitées, davantage adaptées à un public plus adulte. Ce qui n’empêche pas ce premier volet de souligner la solitude de ses personnages (autant la vampire que l’humain), et leur difficulté à s’adapter. Et puis il y a cette liberté que confère l’existence de vampire, aux yeux de Kö, qui va motiver ce dernier à s’offrir en victime régulière à Nazuna Nanakusa, dans l’espoir de tomber amoureux de celle-ci. L’attitude de Nazuna et de Kô quand ils abordent la question des relations amoureuses, et les nombreux sous-tendus du dialogue de la jeune vampire reflète la naïve tension sexuelle sous-jacente.
Graphiquement, Call of the night est assez réussi. Le dessinateur scénariste a un trait fin et maîtrisé, qui donne vie à ses deux protagonistes principaux. Mais dans le même temps, il y a également la place constante de la ville, dans laquelle Kö cherche chaque nuit Nazuma. Les immeubles, aussi omniprésents que similaires, appuient l’idée d’un monde anonyme, qui se métamorphose la nuit venue. Un monde où les humains sont moins nombreux et se comportent très différemment.
Nazuna Nanakusa est l’unique vampire de ce premier tome. Elle explique à Kô que se nourrir de sang est à la jonction entre relation sexuelle et repas. Le jeune garçon, désireux de devenir comme elle, apprendra que pour cela, il doit au préalable tomber amoureux de la vampire qui le mord. Nazuna semble avoir de rares pouvoirs tel celui de voler dans les airs. Elle ne se déplace que la nuit venue. Elle décrit enfin le goût du sang de Kô comme délicieux, ce qui tend à montrer que tous les sangs ne sont pas identiques au palais des vampires.
Un premier tome qui s’appuie sur des éléments et thèmes connus, mais dont la lecture n’est pas désagréable. J’ai un peu peur d’un récit à la Freaky Girls, qui peinait progressivement à se renouveler, mais qui sait ?