Deux ans ont passé depuis le jour où Van Helsing mit un terme aux exactions de Dracula, en lui enfonçant un pieu de chêne dans le coeur. Maintenant installé à Londres, le professeur est désormais plongé dans une profonde dépression, ne parvenant pas à oublier cet épisode de sa vie. Désireux de voir son ami sortir de son état, l’inspecteur Abberline lui propose de l’aider à mener son enquête sur une série de meurtres sanglants perpétrés dans l’East End par un criminel que les journaux ont surnommé « Jack l’Éventreur ». Van Helsing finit par accepter.
Après s’être (entre autres) intéressé au personnage de Sherlock Holmes et à celui de Dracula, voilà que la collection 1800 inaugure avec cet album un nouveau diptyque, qui met cette fois-ci en scène le professeur Van Helsing, Némésis de Dracula. On retrouve le chasseur de vampires en bien triste état, hanté par ce qui s’est passé en Transylvanie. Rapidement, son histoire entrecroise celle de jack l’Eventreur, par l’entremise d’Abberline, l’enquêteur chargé de l’affaire qui est ici un des proches amis du professeur. Lequel va donc se lancer sur les traces du meurtrier en série.
Le scénariste a ici choisit de prendre de grosse libertés avec les oeuvres et histoires d’origines, que ce soit Dracula où l’histoire de l’Eventreur, les deux s’entremêlant autour du personnage du docteur hollandais (qui du coup vit à Londres). Reste que, sans être non plus un chef d’oeuvre niveau scénario, l’histoire se tient relativement bien (pour peu que les puristes parviennent à passer outre les libertés prises), et on termine l’album en ayant envie de connaître la suite. L’album a beau proposer un concept qui a déjà été pas mal ressassé (confronter deux poids-lourds de la pop-culture), il n’en est donc pas moins efficace.
Le dessin est dans la tonalité réaliste des autres albums de la collection. Un très fin et maîtrisé, pas forcément dynamique mais qui permet une bonne mise en scène, le tout avec une couleur qui fait la part belle aux tonalités orangées qui appuient l’aspect rétro (par cette tentative de se rapprocher des teintes sépia) de l’ambiance. Reste que certaines planches manquent peut-être un peu d’homogénéité au niveau du dessin.
Ici, ce n’est pas Quincey Harker qui a mis un terme à la vie de Dracula, mais bien Van Helsing, qui a de plus recueilli les derniers mots du vampire, avant de lui enfoncer un pieu en plein coeur. Des mots qui semblent lourdement peser sur l’esprit du chasseur. Ce dernier a qui plus est du mal à faire accepter à ses pairs la véracité de son aventure, et est régulièrement tourné en dérision par la presse.
Un premier tome sympathique qui offre au lecteur une suite au roman de Stoker, même si j’attends la suite pour voir où veut nous emmener le scénariste. Le dessin, sans être parfait, propose de bonnes ambiances et la lecture est plaisante.