Être immortel, ce n’est pas une partie de plaisir tous les jours. Certes, je n’ai pas beaucoup d’ambition dans la vie et mon club de strip-tease tourne plutôt bien, mais je voudrais qu’on me laisse tranquille. Malheureusement, mon meilleur ami et associé menace de retirer ses parts dans la boîte. Et comme les ennuis n’arrivent jamais seuls, voilà que ma petite amie me tanne pour que je la transforme en vampire. Je suis totalement contre. Mais pensez-vous, elle s’en moque.
Dur de devoir assurer sa survie et celle des autres quand on a, comme Éric, de grosses pertes de mémoire. Comment se souvenir d’enquêter sur telle ou telle piste si on ne s’en souvient plus ! Il va devoir compter sur ses collaborateurs et sa petite amie Tabitha pour lui rappeler sans cesse les événements récents ou plus lointains. Justement sa petite amie est l’un des nombreux problèmes qu’il devra régler, elle veut être vampire pour être éternellement à ses côtés… sauf que lui ne le voit pas exactement comme cela. Ses trous noirs arrivent parfois en même temps que son état d’extrême énervement et colère. Il devient un vampire fou et incontrôlable : un bersek. Et c’est après une telle mésaventure qu’il se mettra à dos l’alpha de la meute de loup-garou locale.
Vampiriquement, les principales caractéristiques sont empruntées du mythe originel. Nous avons donc des vampires rapides et forts, craignant la lumière du soleil, l’eau bénite… Mais ne croyait pas que l’histoire est déjà vue ou vieillotte, car l’auteur utilise ces capacités dans des contextes assez cocasses. Par exemple, comment vérifier son maquillage ou sa tenue avant d’entrer su scène si nous n’avons plus de reflet dans le miroir ? A tout cela, ajouter des personnalités variant d’un vampire à un autre, leurs capacités et dons étant fonction de leur puissance, il existe une multitude d’aspects différents chez ces vampires. Il n’existe pas de modèle de vampires bien précis, ils ont ici des particularités parfois uniques. Par exemple, la faculté de se transformer en animal est propre à chaque vampire, tous ne le peuvent pas et certains se cantonnent qu’à un animal. Autre élément, les vampires sont hiérarchisés selon leur force et capacité : les plus faibles sont appelés des fantoches ou des soldats, les autres des Maîtres et Vlad pour les plus puissants.
Un premier tome d’une série qui surprend à plus d’un aspect. Premièrement, nous voici tout d’abord avec une histoire écrite par un homme. Ce qui est assez rare pour ce style. Deuxièmement, le héro de cette histoire est également de sexe masculin. Le ton et les dialogues sarcastiques sont plaisants et nous changent des histoires où le glamour des vampires est toujours mis en avant. Eric est en quelques sortes un anti-héros, il n’est pas du tout conventionnel et ses réactions misogynes, son look peu soigné, ne nous aident pas à s’attacher à lui ! Ce n’est qu’à partir de la deuxième partie du livre que les choses changent, que les actions s’enchaînent et que les personnages s’affirment. Tabitha n’est également pas là pour nous présenter une gente féminine à son top, elle est bête et n’est là que pour de la figuration.
Cette lecture nous change de la Bit-Lit que nous avions eu jusqu’à présent. Les amateurs du second degré et de l’humour tranchant y trouveront leur compte. Ce tome est très centré sur Eric et la présentation des caractéristiques de l’univers de Void City. On espère que certains personnages secondaires comme Talbot nous seront plus décrit dans le prochain tome. Void City est un ovni dans l’univers Bit-Lit qui permet de redonner du souffle à ce mouvement littéraire.