Harry Keogh a toujours eu ce pouvoir particulier qui lui permet de parler avec les morts. Reconnaissants qu’il le sorte de leur ennui éternel, ceux-ci lui confient leurs secrets. Sans qu’il le sache, il est un » nécroscope « . Mais nous sommes en 1971, c’est l’époque de la guerre froide, et sa spécialité va faire de Harry le personnage central de la lutte entre les services britanniques et le KGB. Car de l’autre côté du rideau de fer on s’intéresse aussi beaucoup aux pouvoirs paranormaux et l’on s’apprête à nouer une alliance avec une créature maléfique enterrée dans les montagnes de Roumanie, patrie d’un certain Vlad Dracul… Le décor est posé pour l’affrontement surnaturel le plus violent et le plus terrifiant qui soit.
Un premier volume qui inaugure d’emblée une série prometteuse, qui propose enfin une relecture intéressante du mythe du vampire. Lumley, qui a fait ses armes dans les papier du Lovercaft-Club, propose ici une histoire mêlant avec brio espionnage et fantastique. A travers le monde, certaines grande puissances ont ainsi mis sur pied des services secrets paranormaux, dont certains membres ont des habiletés particulières (divination, nécromancie, télékinésie, etc), et qui prennent place dans le contexte de guerre froide qui scinde alors l’humanité. C’est notamment les réseaux russe et anglais qui sont ici à l’honneur, avec chacun leur émissaire prometteur.
D’un côté Harry Keogh, l’ami des morts, qui peut communiquer avec eux par la pensée et s’approprier leurs habilités, de l’autre Dragonsani, le nécromant, qui lui s’empare des mémoires des morts qu’il éviscère. Seulement, à la différent de de Keogh, Dragosani tire son pouvoir du don que lui a fait une ancienne et dangereuse créature.
Les personnages sont intéressants et travaillés, la narration bien fichue, malgré les aller-retour temporels, et l’histoire fourmille d’idée aussi intéressante que bien traitées.
Le mythe du vampire est ici traité de manière originale. Les vampires sont ici des créatures non-mortes qui ne possèdent les pleins pouvoirs que la nuit venue. L’argent est apparemment la seule manière d’en venir à bout de façon durable. Ils possèdent par ailleurs de nombreux autres pouvoirs, dont la nécromancie. Le sang est un besoin vital pour la communauté vampirique, qui n’est absolument pas structurée et semble posséder un instinct territorial assez fort. Le vampire apparaît vite ici comme une sorte de parasite, qui colonise son hôte et finit par fusionner avec lui.
Un premier tome plein de promesses, notamment via ces personnages intéressants, ces idées inhabituelles et bien traitées. Espérons que Milady poursuivra la traduction au-delà des deux tomes publiés par Fleuve Noir il y a quelques années.