Trick Croft est un lycéen qui suit pour la énième fois une chimiothérapie. Un soir, il est attaqué par un vampire pour qui sont sang, gorgé des médicaments du traitement, s’avère particulièrement toxique. Ce dernier n’escomptait pas que sa première victime depuis des années puisse être rejeté par son corps, voire le conduise davantage sur le chemin de la dégénérescence. Il décide donc de se venger, en commençant par s’attaquer aux amis de Trick.
Jonathan Maberry est particulièrement actif autour du thème du vampire ces temps-ci. Anthologiste (et novelliste) pour V-Wars (autour d’un univers/pitch dont il est l’instigateur), scénariste de la série du même nom, le voici donc sur une nouvelle série, qui s’éloigne du projet V-Wars. Le point de départ est assez intéressant, l’auteur décidant de mettre en scène des personnages dont le sang ne convient pas aux vampires.
Le lien entre les maladies (ou pathologies) du sang et le thème du vampire a certes déjà été abordé (je pense notamment au roman et au film Les Prédateurs, au Fils des Ténèbres de Dan Simmons, voire à Vamps de Norman Spinrad), mais l’auteur aborde ici un angle différent : et si les médicaments (où les substances présentes dans le sang) rendaient ce dernier impropre à la consommation pour les vampires ?
La couverture est loin d’être l’élément le mieux réussi de l’album. Pour autant l’intérieur est assez original et maîtrisé, rappelant parfois le Done to Death de Fiona Staples. Les couleurs semblent aller de pair avec l’ambiance, distillant une atmosphère assez maladive au dessin. Il y a donc autant une certaine homogénéité graphique qu’une cohérence à ce niveau entre le fond et la forme.
Niveau vampire, le récit nous apprend que les vampires se sont structurés en clans, et qu’il existe des disparités entre ces derniers (certains étant mis à l’écart). Le clan qui est ici mis en scène est pour le moins déclinant. Et c’est au moment où il envisage un retour en vigueur qu’il se confront aux évolutions de la société (la médecine… et les drogues). Ces vampires sont des créatures qui semblent perdre visage humain au fil du temps, même s’il gardent un aspect humanoïde. Contre eux, l’attirail habituel (pieux, aulx, eau bénite, décapitation) fonctionne plus qu’efficacement. De même que le recours à certaines protections magiques.
Une one shot de plutôt bonne qualité, qui offre à Jonathan Maberry la possibilité d’aborder le thème du vampire sous un angle différent de son univers habituel. Et c’est aussi efficace qu’intéressant au niveau du traitement (tout en étant un tantinet moins abouti que dans V-Wars).