Trois ans après le décès de sa mère des suites d’un cancer, c’est au tour de son père de disparaître dans des conditions étranges. Ange touche vraiment le fond lorsque sa fiancée le quitte de manière magistrale pour un autre. Sa tristesse attire alors à lui une inconnue d’une beauté sans égale. Après son accident, elle le suivra jusque dans sa chambre d’hôpital où, plongé dans un coma mortel, elle lui redonnera la vie par son sang.
Investi de son nouveau pouvoir, Ange apprendra les règles des siens pour survivre. Mais un terrible danger le menace et il se retrouve impliqué dans un complot d’envergure planétaire, le Jehad. Amour, haine, trahison, luxe, sexe et volupté seront ainsi mêlés à un combat fratricide en plein cœur de Paris.
La littérature vampirique française est décidémment en plein effervescence ces temps-ci. Après les romans d’Eric Hohlstein, Fabien Clavel et plus récemment de David S. Khara, voici donc venu le premier opus d’une série signée Alick, un jeune auteur à la biographie pour le moins étonnante (tour à tour Maréchal des logis, commercial, responsable de flotte automobile et Gardien de la paix). On découvre donc ici un univers assez riche, parsemé de nombreuses influences (les mythologies nordiques, Buffy, Highlander, le jeu de rôle Vampire la Mascarade) qui sont judicieusement utilisés et évitent l’écueil de la simple fan-fiction.
L’auteur met en place une trame qu’on sent d’emblée tentaculaire, et devrait sans peine nous tenir en haleine pour la trilogie annoncée. Seul bémol à mon sens, dans ce premier opus : certains éléments sont utilisés dans le récit sans avoir été forcément expliqués au préalable, ce qui rend certains passages un peu difficiles à comprendre (même si ont finit par avoir des informations plus loin sur ces éléments). A noter que ces soucis s’éestompent une fois passée la moitié du roman, et ne gâchent pas outre mesure la lecture.
Vampiriquement parlant, ce premier opus est assez intéressant car il met en place une société vampirique assez riche. Les vampires, qui s’appellent eux-même Eveillés, se divisent ici en plusieurs castes (Alouqa, Vampires, Vampirovitch et Herrerot), chacune dirigée par un « maître », celui du clan Herrerot apparaissant comme le père de tous. Le sang est bien sûr un aliment indispensable à la survie de tout Eveillé, mais celui-ci doit faire attention à la santé de ses victimes (cancer, sida, hémophilie et autres maladies étant mortelles même pour eux) , et risque sa vie s’il ponctionne sa victime jusqu’à la mort. De même, si les vampires ont la capacité de lire dans les pensées, ils ne craignent ni l’ail, ni l’argent ni l’eau bénite.
D’autres éléments de fonctionnement de la société des vampires sont également expliqués au fil du texte, comme la manière dont ils se fournissent en sang, ainsi que les tensions internes qui existent entre les différents courants vampiriques (qui sont liés à leur attitude vis à vis de la race humaine). Par ailleurs, l’ouverture du roman ainsi que certaines mises en abysses intérieures donnent des éclairages très intéressants sur la naissance de la race vampirique et son devenir.
Un premier roman certes non emprunt de quelques défauts, que ce soit au niveau de la narration ou de la peut-être trop grand profusion des influences mais qui n’en reste pas moins un premier opus très agréable à lire, où on ressent le plaisir éprouvé par l’auteur à écrire. Nul doutes que les quelques défauts relevés devraient s’estomper dans les tomes à venir. En tout cas, j’attends de pied-ferme la suite de la trilogie.