Le quotidien de Flouzemaker, Sibylline, Taboum et leurs amis est soudainement bouleversé par l’irruption d’un vampire. Flouzemaker se retrouve nez à nez avec la créature à la nuit tombée, mais ses voisins sont incrédules. Jusqu’à ce que Sibylline et Taboum ne soient attaqués chez eux, et que d’étranges disparitions s’enchainent. Le brigadier, dubitatif, se persuade une fois de plus qu’Anathème est derrière tout ça. Tout ce petit monde parviendra-t-il à se débarrasser de cette menace nocturne ?
Sibylline et Burokratz le vampire est le huitième album de la série Sibylline, scénarisée et dessinée par Raymond Macherot. L’auteur a été secondé pour les tomes précédents par Paul Deliège, sous l’impulsion duquel les récits prennent une tournure davantage fantastique. Cet album qui regroupe trois histoires met notamment en présence les protagonistes avec un vampire (à sa façon) et un phénomène de hantise.
Le vampire qui s’attaque à la petite société des animaux de la série ne se révèle pas immédiatement à la vue de tous. On ne le voit que la nuit, et il paraît doté de certaines capacités. Chez Sibylline et Taboum, il parvient ainsi à projeter sa main sous la porte. Mais sa grande taille l’empêche de rentrer. S’il possède d’un bec pointu, il n’a cependant pas de dents. Les enlèvements successifs laissent à penser qu’il envisage de tuer ses victimes dans la tranquillité, mais il se révèlera au final être un vampire tartophage : il veut qu’on lui cuisine des tartes. Ce qui n’empêche pas les allusions à Dracula, voire à la lenteur des histoires de vampire, qui mettent un certain temps à prendre leur envol.
L’histoire ne révolutionne pas le genre, même si on pourrait avoir la tentation de voir en Burokratz une sorte de métaphore de l’administration (ne serait-ce que par le choix de son nom). Reste qu’en 1982, les utilisations de la figure du vampire dans la BD franco-belge sont loin de courir les rues. Quelques mois avant Sibylline sortait néanmoins La Nuit des Vampires, 38e tome de la série Ric Hochet. Avec Sibylline, on est sur un style un peu différent, clairement ancré dans les poncifs de l’école de Marcinelle : gros nez, bulles arrondies, dessins à la limite de la caricature.
Cet opus de Sibylline met les protagonistes de la série face à une créature de la nuit, même si celle-ci s’avèrera moins dangereuse que ce à quoi l’on pourrait s’attendre. A priori, il s’agit là d’un bel exemple de la saga, plutôt mignonne sous certains aspects (le trait, les personnages anthropomorphiques), et dans le même temps assez cruelle, entre la relation qui unit Sibylline et Taboum, Anathème l’éternelle victime, etc.