Manfredi, Gianfranco – Boci, Alessandro. Une Aventure de Tex Willer, tome 8 : La Reine des Vampires

Depuis les tréfonds de la jungle mexicaine, la sorcière Eztu envoie deux hommes à elle afin de récolter du sang pour Coyolxauhqui. La vieille femme invoque une nuée de chauves-souris vampires pour accompagner ses deux subordonnés. Pendant ce temps, Morisco a fait appel à Tex Willer et ses comparses. Depuis plusieurs semaines, il est en effet sans nouvelles de l’archéologue Colson Ballard et de sa fille Patricia. Tous deux étaient sur la piste de reliques rattachées à Coyolxauhqui, qui les a amenés à mettre sur pied une expédition au cœur de la jungle. Morisco sait que certains des locaux ont formé un groupe fanatisé qui veille à empêcher à tout prix des étrangers de s’emparer des trésors de leurs ancêtres. Se pourrait-il que le père et la fille soient tombés entre leurs mains ?

Tex est un des plus anciens personnages des fumetti italien, sa création remontant à 1948, et est due au duo Giovanni Luigi Bonelli (pour le récit) et Aurelio Galleppini (pour le dessin) . C’est encore aujourd’hui une des séries du genre les plus vendues, devant Dylan Dog. Les histoires vécues par Tex et ses amis puisent dans l’imaginaire du western. Tex est un ranger du Texas, et se frotte à ce titre à des bandits, des tentatives de braquage, d’attaque de trains, etc. Pourtant, ponctuellement il fait aussi face à des événements surnaturels, dont cet arc de La reine des vampires (publié en VO en 2023) est un bon exemple. Le récit permet d’aborder la question du pillage archéologique, tout en convoquant l’ombre de divinités aztèques comme Camazotz et Coyolxauhqui. Tex, son fils Kit Willer, Kit Carson et Tiger Jack devront d’abord contrecarrer les exactions des deux envoyés d’Eztu avant de se mettre en route pour sauver Carson et sa fille. L’histoire propose des scènes typiques du western (la reprise en main d’un train sans conducteur, le siège d’un bâtiment, etc.) tout en montrant des événements surnaturels.

Graphiquement, le style d’Alessandro Boci est très agréable à regarder. Le noir est blanc est précis et détaillé, dans une veine réaliste assez représentative des productions Bonelli. Il y a un bon dynamisme dans les scènes de combats et les mouvements des personnages, et une maîtrise indéniable des jeux de lumière.

L’histoire convoque plusieurs éléments vampiriques. Il y a déjà l’utilisation de divinité telles que Camazotz — le dieu chauve-souris et Coyolxauhqui — une entité associée à la lune. Etzu, par l’entremise de Camazot, paraît en capacité de manipuler des nuées de chauves-souris vampires. C’est l’occasion pour Morisco de faire à ses amis un cours sur ces créatures, insistant sur la taille et l’intelligence plus développée de celles à qui ils font face. Quelle que part, ces références rappellent aussi certaines des histoires de Roger Limat, comme La montagne aux vampires ou encore L’ombre du vampire.

Ce long arc de Tex offre un mix entre western et surnaturel, sur fond de légendes aztèques. Le classicisme des rebondissements et du cadre (pour la première partie) n’empêche pas le récit de faire preuve d’une bonne efficacité. L’album est le 8e (depuis 2019) consacré par l’éditeur français Black and White au personnage. L’édition est de très bonne qualité : grand format, papier épais, impression en noir et blanc intense. Attention cependant, le tirage est limité.

Manfredi, Gianfranco - Boci, Alessandro. Une Aventure de Tex Willer, tome 8 : La Reine des Vampires

 

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