Jonathan Harker se rend en Transylvanie auprès du comte Dracula, qui vient de se porter acquéreur d’une demeure dans la périphérie de Londres. Alors qu’il met un point d’honneur à tenir au courant Mina, sa fiancée, de son voyage par courrier, ses lettres finissent par arrêter d’arriver à la jeune femme. Cette dernière décide alors de rejoindre son amie Lucy, qui s’apprêtent à décider lequel de ses prétendants elle va épouser.
Cette énième adaptation du roman de Bram Stoker, parue aux Editions Auzou, se démarque d’emblée par son parti pris jeunesse. Dominique Marion choisit ainsi de se concentrer sur le fond, et plus sur la forme, délaissant la plume victorienne de l’auteur irlandais pour une adaptation plus fluide, resserrée autour de certains passages clés du roman. La narration est donc simple, tout en restant efficace, et se prête particulièrement bien à un public jeunesse. Les scènes horrifiques ont quelque peu été adoucie, même si les sous-entendus de manqueront pas de faire frissonner le jeune lecteur, qu’il découvre par lui même l’histoire où via un tiers qui lui en ferait la lecture. A noter qu’on est assez proche du roman d’origine, et pas de certaines adaptations cinématographiques, comme on peut souvent le voir. Le comte, qu’on voit passer ça et là au fil des planches, n’intervient pas directement, comme dans le texte d’origine.
Le gros point fort de l’album, c’est sans nul doute son parti pris graphique. Jérémie Fleury semblent avoir été grandement marqué par le film de Coppola, dont on retrouve les traits de certains personnages (Renfield) et des éléments de mise en scène. Mais sa patte graphique sublime l’ensemble. Les ambiances acidulées des scènes plus légères contrastent ainsi particulièrement bien avec l’ambiance plus pesante, voire glaciale (l’utilisation du bleu est redoutable à ce niveau) des scènes avec le comte. Les illustrations, qui s’étendent toutes sur des double page, permettent également à l’illustrateur des cadrages qui amplifient le finesse et la qualité de son travail (je pense notamment à la scène où Lucy attend les chasseurs dans son cercueil, bluffante). Je vous laisse admirer son travail sur son site, qui présente pas mal de planches de l’album.
Adaptation du roman de Stoker oblige, on se retrouve face à une conception classique du vampire. Une créature qui a besoin de sang pour survivre, et dont la morsure finit par transformer ses victimes en vampires. Pour en venir à bout, il est nécessaire de lui enfoncer un pieu dans le coeur. Le vampires est par ailleurs capable de se transformer en certaines espèces d’animaux (dont le loup).
Un album jeunesse qui simplifie certes le propos initial de Bram Stoker mais est magnifié par des illustrations vraiment magnifiques. Rien que pour cet aspect des choses, l’amateur de Dracula ne peut passer à côté cette dernière sortie des Editions Auzou !