La carrière du jeune et talentueux docteur John Polidori prend son essor lorsque le célèbre poète Lord Byron lui demande de l’accompagner dans l’un de ses périples en Europe. Cet été, où Lord Byron rencontrera Mary Shelley, marquera l’histoire de la littérature. Pour Polidori, désireux de se lancer lui-même dans l’écriture, il sera l’occasion de mettre ses talents à l’épreuve. Trois ans plus tard, Polidori souffre de sa séparation d’avec Lord Byron qui l’a congédié. La publication du Vampire, un bestseller à la paternité énigmatique, puis sa rencontre avec Eliza, une inconditionnelle de Byron, précipitent le jeune homme au cœur d’un imbroglio psychologique et romantique, siège d’une réflexion ambiguë sur l’origine labyrinthique d’un texte littéraire.
Un roman très bien écrit, et qui s’avère d’un intérêt indéniable pour qui s’intéresse à la littérature du XIXe, voire tout particulièrement à la genèse des textes vampiriques. Car ce que Markovits se propose de faire ici, ce n’est ni plus ni moins que de relater l’un des histoires les plus mystérieuses de la littérature du vampire : la paternité du texte Le vampire. Une idée aussi originale que bien menée par Markovitz, à travers un style très époque, des personnages riches et travaillés, etc. Pour tout amateur de littérature fantastique, être introduit dans le saint des saint de la villa Diodati, dans laquelle furent imaginé en même temps le texte qui nous intéresse et le Frankenstein de Mary Shelley, voilà qui est alléchant.
Vous l’aurez compris, le vampire n’est ici présent qu’au travers d’un des textes fondateurs du mythe : le fameux Vampire de Polidori. Pour une fois, on délaisse le mythe a proprement parler pour se concentrer sur un de ses plus beaux piliers littéraires. Et surtout pour aborder la genèse de ce texte, attribué dans un premier temps à Byron, puis à son médecin, Polidori.
Au final, Markovits propose avec ce roman une plongée au cœur de l’élaboration, puis de la paternité, d’un texte mythique pour les amateurs de fantastique. Bien écrit (l’auteur adaptant son style à celui de l’époque) et construit, voilà de quoi intéresser ceux qui apprécient d’aller au-delà du mythe. Sans être non plus un indispensable (j’ai trouvé quelques longueurs au fil du texte), il s’agit là d’un livre qui ne décevra pas les amateurs de littérature au sens large du terme.