Alors qu’il pense sa carrière arrivée à terme, le capitaine Abner Marsh se voit proposer un partenariat par le mystérieux Joshua York. Ce dernier, ne manquant pas de moyen, propose au capitaine de prendre la direction d’un nouveau navire, appelé à devenir le plus rapide du Mississippi. C’est ainsi que le Rêve des Fèvres voit le jour, et commence rapidement à faire parler de lui. Mais York est un personnage particulier, qui ne sort que la nuit venue, et semble rechercher quelque chose, au fil des haltes du navire. Quel est son secret ?
Publié il y a plusieurs années Outre-Atlantique, l’adaptation comics du Riverdream de George R. Martin débarque en France sous la forme d’un diptyque (à l’origine, il n’y avait qu’un seul et unique recueil), publié par les Editions French Eyes. On y suit donc l’établissement d’un partenariat entrepreneurial entre Abner Marsh et Joshua York, dont la concrétisation est la construction d’un navire à vapeur destiné à devenir une légende sur le Mississippi. Le lecteur non néophyte aura tôt fait de comprendre que York possède un secret, et que le navire lui permet d’effectuer rapidement des voyages un peu partout le long du fleuve. Mais son comportement assez particulier va avoir tôt fait d’éveiller la curiosité de Marsh, aussi satisfait du partenariat que curieux des secrets de son associé.
N’ayant pas encore lu le roman d’origine, difficile de dire ce qu’il en est de l’adaptation. Le récit est cohérent, plutôt bien ficelé, même s’il utilise aussi des ficelles déjà rodées. Reste que la mise en scène de l’esclavage dans les plantations du Sud est assez bien intégrée à l’ensemble (George R. Martin s’était aventuré sur ce terrain bien avant Seth Grahame-Smith), même si ce premier tome n’utilise à mon sens pas encore assez cet aspect des choses.
Le dessin est un des points faibles du diptyque. S’il est de qualité moyenne la plupart du temps, force est de constater qu’il y a des grosses baisses de régime, notamment quand il s’agit de donner vie à des scènes plus orientées action (que ce soit les échauffourées entre les protagonistes ou les moments épiques sur le fleuve). J’ai déjà vu bien pire dans le genre, mais ce manque d’homogénéité est un peu dommage.
On apprend ici l’existence de créatures proches des vampires de légendes qui vivent au sein de la société humaine. Si leur nombre est assez réduit, ils n’en partagent pas moins les faiblesses des vampires : nécessité de se nourrir de sang, difficulté à se mouvoir en plein soleil, absence de reflet dans les miroirs et incapacité à toucher des objets en argent (voire des objets religieux). Pour le reste, ils sont capable de se métamorphoser en animal et sont doué d’un certain magnétisme, qui leur permet de charmer leurs victimes. York racontera également à Abner quelques légendes sur son peuple.
Un premier tome pas mal ficelé, qui propose une histoire plutôt intéressante, même si elle exploite (du moins pour ce tome un) les codes du genre sans réellement les amender. Reste que l’ambiance est assez réussie, malgré un dessin pas toujours au top.