Malgré son apparence fragile et sa grande timidité, la petite Misaki est en réalité un vampire. Elle vit chez Kuroe, un écrivain fauché dont elle est secrètement amoureuse. Elle pourrait se servir de son pouvoir de vampire pour le soumettre, mais elle choisit de ne pas le faire. Ensemble, ils recherchent leur ennemi juré, un redoutable vampire qui a assassiné le père de Misaki, mais aussi la sœur de Kuroe…
Un dessin plutôt sympathique pour ce manga qui offre une vision très shojo du mythe des vampires. Le trait est précis et léger, et participe beaucoup à la finesse et à la poésie de l’ensemble? L’auteur utilise par ailleurs intelligemment les arrière-plans pour mettre en avant la différence entre le jour et la nuit, élément clé des récits de vampires classiques.
Les vampires de ce premier opus ont des caractéristiques très occidentales, du besoin de s’abreuver de sang au cycle de vie nocturne (très bien mis en scène par le dessin comme je l’ai déjà noté plus haut), en passant par des éléments moins généralistes comme l’existence d’une hiérarchie vampirique (personnifié ici par Higure), ou la personnification de la partie instinctive du vampire, et le danger qu’elle fait planer sur la psyché de celui-ci. De même, certains clins d’œil au roman de Stoker parsèment ça et là ce premier opus, comme le nom de commun de Renfield qui désigne les « goules » des vampires.
Le scénario quant à lui commence lentement (trop pour ainsi dire), car les premières histoires de cet opus manquent cruellement de dynamisme, l’ensemble ne décollant réellement que pour la dernière histoire, qui nous plonge dans un scénario mélangeant polar et surnaturel.
Au final, un shojo vampirique pas désagréable mais pas mémorable non plus. Reste à voir ce que cela donnera dans les futurs opus ?
Ce premier tome de la série Blood Alone se laisse lire agréablement. Contrairement à ce que laisse présager son sujet principal, le manga dégage une ambiance légère, à mi-chemin entre douceur et mélancolie. Le potentiel vampirique de Misaki n’est qu’effleuré pour le moment mais certains indices laisse présager quelques rebondissements quant à la suite à venir. Au niveau des bonnes idées, on retiendra la capacité que possèdent les vampires à se créer des servants humains prenant alors le nom de "Renfield", évidemment un clin d’œil à l’œuvre de Bram Stoker. Le personnage de kuroe n’est pas en reste, oscillant entre l’écrivain introverti et le détective privé. Peu de choses sont dévoilées sur le passé des deux principaux protagonistes, le récit ne distillant qu’avec parcimonie quelques révélations, ceci afin de préserver une part de mystère à l’intrigue.
Côté artistique, les dessins sont tout en finesse et pour un shojo, c’est un plaisir de constater à quel point la mise en page peut faire preuve d’une grande clarté. Le trait se fait dynamique juste ce qu’il faut lors des (rares) scènes avec un tant soit peu d’action. Cette introduction à l’œuvre de Masayuki Takano, découpée en plusieurs courtes histoires, ce lit donc avec un plaisir certain et intéressera probablement les amateurs de mangas vampiriques et de belles histoires.