Année 2000. Une équipe de scientifiques du pôle Sud découvre un couple enchâssé dans un glacier. Elle est d’une beauté à couper le souffle, il porte un uniforme d’une autre époque. Une fois libérés de leur prison de glace, on découvre contre toute attente qu’ils sont vivants… Mais vampires, depuis la guerre de Crimée, en 1854. Tandis qu’elle compte sur la science pour guérir, son compagnon préfère l’errance macabre et la voie des ténèbres.
L’accroche du roman risque fort de réveiller quelques souvenirs dans les mémoires des gros lecteurs. En effet, cette histoire de découverte d’un couple prisonnier des glaces depuis des siècles n’est pas sans rappeler La fin des temps de Barjavel, dont c’est également l’un des grands fondement scénaristiques. Les deux histoires ne partagent cependant que cet élément moteur, les personnages et la progression de l’intrigue n’ayant aucun rapport. On se retrouve ici plongé dans le quotidien d’une équipe de scientifique qui met au jour un étrange cercueil de glace, lequel renferme un couple qui s’avère finalement bien vivant. Le récit qui aurait pu être sympathique est cependant emprunt de nombreux clichés, depuis le héros en pleine reconstruction après un accident survenu à sa compagne, le scientifique un peu geek avec qui il va se lier d’amitié, la médecin au grand cœur, etc.
La première partie du récit, qui alterne deux époques, est à mon sens bien plus intéressante que la suite, qui voit les deux récits se rejoindre et l’action se mettre davantage en marche. La reconstitution historique est en effet bien menée, pour le moins documentée (on notera la présence de Florence Nightingale dans les protagonistes, figure de proue de la profession d’infirmière) et assez immersive. Il n’en va pas de même pour le récit contemporain, qui peine à se trouver, entre horreur, polar scientifique et autre histoire d’amour impossible.
Les vampires ici présent partagent seulement certaines caractéristiques avec les vampires classiques. Si ils ont besoin d’absorber régulièrement du sang pour survivre, ce besoin s’explique par un métabolisme (notamment une composition de sang) assez particulière, qui explique leur quasi-immortalité. Ils peuvent transmettre leur maladie en mordant leurs victimes, l’échange de sang générant une contagion quasi-immédiate, qui voit les victimes ressusciter pour se sustenter à leur tour de sang. Les origines du mal sont racontées par Sinclair, qui aurait été mordue par une sorte de chauve-souris charognard sur les champs de batailles, chauve-souris qui se nourrirait à même les cadavres.
Au final un ouvrage qui aurait mérité plus d’homogénéité et une meilleure utilisation de l’époque contemporaine, plutôt que de retomber sur des poncifs. C’est dommage, la partie plus historique ayant un côté plutôt agréable.
A noter que pour le moment, la version française de ce roman ne peut être qu’acquise (pour le moment) que via France Loisirs.
J’ai aimé au coeur des glaces, je l’ai lu en trois jours. Vivement le prochain roman de Masello