Alors que les blessures de Spokane se referment tout juste, un mois après sa séquestration par des Strigoï qui avaient au préalable enlevé certains de ses amis, Rose a repris les chemins de l’entrainement. Elle apprend par hasard que Viktor Dashkov n’a toujours pas été jugé, et que son procès va avoir lieu dans les semaines à venir, sans que ni elle ni Lissa n’y soit conviées. Un problème de taille pour l’aspirante Gardienne, qui sait pertinemment quel danger le Moroï représente pour sa nièce, après les tortures qu’il lui a infligé pour se guérir. En plus de cela, Rose commence à voir des choses étranges quand elle quitte l’académie, notamment ce qu’elle pense être le fantôme de Mason, qui semble vouloir lui indiquer qu’un danger se trame dans l’ombre…
Après deux opus sympathique mais pas pour autant indispensable, qui accusaient encore un certains lien avec d’autres séries jeunesses à forte teneur fantastique (Harry Potter en tête), ce troisième tome affranchit un peu plus de ces influences et réservera au lecteur un final qui risque d’influer fortement sur les prochains tomes. L’intrigue met un petit moment à démarrer, et on a au début un peu de mal à savoir quel axe sera approfondi par l’auteur, tant les pistes semblent dans un premier temps nombreuses. Mais Richelle Mead s’en sort plutôt bien, car elle parvient au fil des chapitres à relier toutes ses trames secondaires et à emmener le lecteur vers un dernier tiers riche en action et en rebondissements. Les personnages prennent au passage une nouvelle ampleur, notamment Rose et Lissa, qui mettent peu à peu le pied dans l’âge adulte en prenant des décisions plus réfléchies, et en s’avérant capable d’un certain recul sur leur condition.
L’aspect vampirique de cet album va s’articuler autour de la découverte de la cour vampirique, gouvernée par la Reine. Il s’agit d’un lieu protégé magiquement des attaques Strigoï où se font les grandes décisions politiques des Moroï, voire les procès des hauts dignitaires. Ce troisième opus nous donnera également l’occasion d’assister à de nombreux duels entres Dhampir et Strigoï, qui vont démontrer que le pieu d’argent est une arme redoutable contre ces derniers, de même que la magie des éléments dont sont capable les Moroï sont en mesure de les repousser. On apprendra enfin comment les Gardiens se comportent face à une menace Strigoï, et comment ils ont pris l’habitude de s’organiser dans ces conditions,.
Un troisième tome que j’ai au final trouvé assez réussi, notamment grâce à sa fin qui montre que l’auteur n’hésite pas à jouer avec son univers et ses personnages, n’hésitant pas à les sacrifier pour faire évoluer certains des héros. Ce tome marque à nouveau une évolution des personnages, qui se retrouvent peu à peu propulsé dans un monde adulte, violent et cruel. Sans pour autant devenir d’emblée une série indispensable, Vampire Academy n’en est pas moins une série qui s’affirme peu à peu, et se détache de plus en plus de ses inspirations pour proposer au lecteur une œuvre à la personnalité propre. Certains aspects sont encore un peu trop facile à mon goût (l’évolution d’Adrian notamment, les revirements de certains personnages), mais l’auteur n’en fait pas moins progresser sa série.