Rose est rentré de Sibérie l’amertume au coeur. C’est maintenant l’heure de la remise des diplômes à la Vampire Academy et une nouvelle vie attend Rose et Lissa. Pourtant… Pourtant, Rose ne parvient pas à oublier l’homme qu’elle aime. Elle aurait dû trouver la force de tuer le monstre qu’il est devenu avant qu’il boive son sang. La prochaine fois, il ne lui laissera pas le choix : il fera d’elle sa compagne d’immortalité, qu’elle le veuille ou non. Rose a cependant un atout dans sa manche, qu’il va être temps de dévoiler. Elle a en effet appris, durant son périple à l’autre bout du monde, qu’un moyen de redonner la vie à un Strigoï existe. Mais à quel prix ?
Après un 4e tome franchement réussi, qui cassait un peu le rythme pris jusque-là par la série (et lui permettait de s’éloigner un peu plus de ses ressemblances avec d’autres séries phares de littérature jeunesse se passant dans une école), et permettait aux deux héroïnes de s’émanciper un peu l’une de l’autre, voici donc venu l’heure du tome 5. Rose est ainsi revenu à St Vladimir après sa confrontation ratée avec Dimitri. Rapidement, on quitte cependant une dernière fois l’école, pour se retrouver à la cour, Rose ayant passé son diplôme de gardienne. L’histoire de ce 5e opus va nous permettre de retrouver de vieilles connaissances (Viktor Dashkov en tête), voir les deux amies prendre un peu plus de risque, et amener Rose à réfléchir sur ses relations avec Dimitri et Adrian. Pour nous amener à un retournement de situation assez haletant en fin de tome.
Si Rose semble encore capable de véritables coup de sang (et de prendre des décisions susceptibles de les mettre elle et ses amis dans la panade), le personnage semble avoir beaucoup mûri depuis le précédent opus, qui la mettait face à ses responsabilités (ce qui sera également plusieurs fois le cas ici). Lissa semble également plus sûre d’elle, moins timide, et tout autant capable de se mettre en danger. On est encore dans le cadre de la littérature jeunesse, et certains des traits psychologiques des personnages sont encore un peu archétypiques (le manichéisme des premiers opus m’a semblé davantage refaire surface dans ce 5e tome), mais l’intrigue est bien menée, les relations amoureuses des personnages ne phagocytent pas trop l’intrigue, qui reste l’axe central. Bref, l’auteur propose un cinquième opus d’assez bonne facture, qui promet un dernier volet tout aussi dynamique.
Rose et Lissa démontreront à tous au cour de ce 5e tome qu’il existe un moyen de retransformer en Dhampir ou en Moroï une personne ayant rejoint les rangs des Strigoï. Une technique dangereuse (car liée à la maîtrise de l’Esprit, une discipline que bien peu de Moroï sont appelés à maîtriser) qu’elle apprendront de la bouche d’un autre pratiquant de l’Esprit (on ne rentrera pas dans les détails pour ne pas gâcher le plaisir de lecture). Rose découvrira par ailleurs qu’un lien fort unit les Moroï et les Dhampir, et que les premiers ont un respect marqué pour leurs gardiens qui n’hésitent pas à se sacrifier. Sans pour autant décider de se défendre par eux-même, en utilisant leurs pouvoirs. Une scène d’interrogatoire nous donnera par ailleurs des pistes sûrs pour identifier des Strigoï : ils ont les yeux injectés de sang, ne peuvent se mouvoir sous la lumière du soleil et ont un dégout marqué pour tout ce qui est religieux. On assistera enfin à la réunion du conseil qui dirige les vampires, composé d’un représentant pour chacune des grandes familles de Moroï.
Un 5e tome un léger cran quasi au coude à coude avec le précédent qui amène le lecteur un peu plus près de la résolution finale, sans pour autant rechigner à balises de nouveaux arc narratifs qui brouillent assez bien les pistes lors des différents rebondissements qui parsèment l’histoire.