Andrew Weiss fait partie de la petite famille des vampires. Acteur et mannequin apprécié, il est contraint, par le roi des vampires, de quitter sa carrière naissante. Il doit également se débarrasser de sa petite amie actuelle qu’il souhaite transformer en vampire. Désemparé et brisé dans son ego de créature de la nuit, il demande l’aide de Gordon Sheppard, célèbre auteur de roman fantastique mettant en scène des vampires. Mais sa visite tourne mal et il découvre que quelqu’un souhaite la mort de l’écrivain. Pressé par Amanda pour sa transformation et acculé pour résoudre ce mystère, Andrew fera face à beaucoup de vérités dont il ne se doutait même pas l’existence.
Kaylin Mei nous offre une histoire de vampires originale et qui met en scène des personnages très différents et à fort potentiel. Andrew, vampire détesté mais un peu trop humain ; William, le roi des vampires despote et fou, Keita, vampire japonais insensible, etc. On retrouve une multitude de « genres » qui contribuent à ne pas tomber dans le stéréotype : mal contre bien, vampires contre humains. En effet, dans ce roman, sont mis en scène d’autres créatures telles que les incubes (aussi appelés erosdaemon) et des sensibles (que l’on peut juste qualifier d’humains ayant des capacités occultes). Deux catégories de personnes élevées par rapport aux autres mortels, qui permettent de garder un certain équilibre dans les deux parties. Humain et créatures cohabitent, à condition que les créatures se fassent discrètes.
Mais Union mortelle pour un vampire est aussi plaisant à lire de par son écriture. Un style fluide, travaillé avec une pointe d’humour. De plus, les nombreuses références aux autres légendes vampiriques permettent de faire un lien et de contribuer à montrer que cette créature littéraire a bien trouvé sa place dans un monde imaginaire. On apprendra, par exemple, que William a connu Dracula et contribué à sa perte, une liberté de l’auteur sur le personnage pour donner plus de légitimité à son personnage ? Un tyran avide de sang très semblable à un tyran de l’histoire connu…
Les références ne servent pas seulement aux personnages, mais au développement de la vision qu’a l’auteur du vampire. En déconstruisant les autres caractéristiques vues en littérature, elle soumet sa propre vérité. Et puis, utiliser la voix d’Andrew pour mettre fin à tous ces stéréotypes le rend d’autant plus authentique.
Le vampire ne peut mourir aussi facilement, guérit instantanément. Son nombre est également très réduit, ce qui lui permet de se faire discret et de vivre dans le plus grand secret. Il n’est pas juste un monstre avide de sang mais avec un côté plus humain : le personnage de William est dit malade et ses envies meurtrières démesurées sont expliquées par sa maladie. Chaque vampire a sa propre personnalité et croit en ses propres valeurs, une qualité qui les rapproche bien plus des humains que l’aspect physique.
Finalement, les vampires de Kaylin Mei sont fidèles à la tradition, restent des monstres. Mais son vampire principal se rend compte de son caractère de cliché et tente par tous les moyens de le changer, de se changer. Une envie de renouvellement pour cette figure littéraire que l’auteure met très bien en scène. Une œuvre à lire absolument !