Berlin, époque indéterminée. Les vampires constituent la classe dirigeante de la ville dont Nicolas Szerbenmundt est le gouverneur. Les habitants humains, quant à eux, en sont réduits à travailler dans d’immenses usines qui collectent leur sang, les vampires étant très soucieux des groupes sanguins à leur disposition (la compatibilité entre le sang du vampire et du donneur étant incontournable). Mais alors que la classe dirigeante se complait dans des banquets sans fin, une partie des humains aspirent à se libérer du joug de ces tyrans nocturnes.
Berlinoir est une série du début des années 2000 publiée chez Akiléos à laquelle je voulais jeter un œil depuis un moment. Mais jamais rééditée depuis, difficile de tomber dessus, d’autant qu’elle semble peu tomber dans les bacs des bouquinistes et autres soldeurs. C’est donc avec un certain contentement que j’ai enfin pu mettre la main sur le premier opus, avant d’espérer dénicher un exemplaire du tome 2.
L’ambiance de la série est assurément un de ses points forts. On se retrouve plongé dans une dystopie où les vampires ont pris le pouvoir, et où les humains sont destinés à fournir en hémoglobine les nouveaux maîtres de Berlin. L’univers pourrait être davantage développé (même s’il ne s’agit que d’un tome 1), mais il y a déjà pas mal de bonnes idées.
Le scénario s’articule autour d’un petit groupe d’humains qui a décidé de renverser l’oppresseur nocturnien (comme se qualifient eux-mêmes les vampires). Niall, l’un d’entre eux, réputé pour son efficacité, va malgré lui attirer l’attention des dirigeants de la ville, notamment de la belle Helen, fille du chef des vampires. Et de fil en aiguille, leur relation va devenir de plus en plus intime. On pourrait prétexter que les histoire de type Roméo et Juliette ne brillent pas par leur originalité, cependant l’aspect politique de l’histoire parvient à ne pas se laisser phagocyter par la romance (qui a son importance au milieu de tout ça).
Le dessin est assez particulier. S’il m’avait fait plutôt bonne impression à l’époque, je suis plus nuancé à la lecture de l’album. On y trouve certains éléments qui rappellent le travail de Guillaume Sorel (une manière assez particulière de représenter les corps, et une couleur directe très personnelle), mais l’ensemble manque d’homogénéité (et la couleur manque cruellement de variété).
Les vampires de cet univers ont donc pris le pouvoir. Leur rejet des groupes sanguins différents leurs demandent de faire attention lors de la collecte du sang, et à bien catégoriser leur collecte. Leur impossibilité à supporter la lumière du soleil a abouti à la création d’armures permettant à certains des leurs de se déplacer en journée. De même, un pieu enfoncé en plein cœur semble être une manière sûre d’en venir à bout.
Un premier opus pas mauvais dans le fond, mais le dessin pêche quelque peu. Reste un univers dystopique assez original, et des relations humains – vampires bien menées.