Malcom Max, un détective de l’étrange formé par Les Gardiens de la Lumière, et son acolyte Charisma Myskina, une demi-vampire enquêtent dans le Londres victorien. De très nombreuses cadavres disparaissent des cimetières, et il se murmurent que certains sont acheminés par bateau. Le duo, en investigation dans un cimetière de la ville, fait la connaissance de Miss Pankhurst, une jeune journaliste à la recherche d’un scoop. Quelques instants plus tard, cette dernière est assassinée et son corpus mutilé.
Comme l’explique les éléments qui complètent l’album, la série des Malcolm Max est en fait la continuité d’une dramatique radio imaginée par Peter Mennigen. Ce dernier, persuadé du potentiel de son histoire, s’est acoquiné avec le dessinateur Ingo Römling pour donner vie à son récit qui même détective de l’étrange et steampunk. L’histoire s’impose d’emblée comme relativement dense, les dialogues étant nombreux (et touffus) au fil des planches. Pour autant, l’histoire possède un certain potentiel, même si certaines références (Sherlock Holmes, Jack L’Eventreur) flirtent avec l’esprit de la collection 1800 éditée chez Soleil.
Le duo d’enquêteur est sympathique, même si je trouve un peu dommage d’avoir voulu détailler leur background en hors-texte, avant que ne démarre le récit. Ca s’explique sans doute par le genèse de l’histoire, mais ça me semble dans le même temps un peu « facile ». Le duo s’impose cependant au fil de ses pérégrinations, à la fois avec une touche d’humour qui ne fait pas pour autant oublier la noirceur du propos. Sans vraiment tirer son épingle du jeu vis à vis des séries déjà existantes dans ce registre, le scénario de Mennigen est efficace et parvient à maintenir l’intérêt du lecteur intact d’un bout à l’autre de l’album.
La vrai surprise de ce premier opus, pour moi, c’est le dessin d’Ingo Römling. L’illustrateur s’est déjà fait connaître pour son travail sur la licence Star Wars, mais étant peu lecteur des comics de cet univers, c’est avec Malcom Max que je découvre pour la première fois son coup de crayon. Le style est très fin, flirtant parfois avec le cartoon sans jamais tomber dans la surenchère. Comme si les créateurs de Monkey Island avait fricoté avec le Tim Burton de la grande époque. La couleur, qui privilégie les teintes ocres et sépia, colle parfaitement à l’ambiance steampunk victorienne de l’ensemble. Le tout est particulièrement homogène, dynamique au niveau des cadrages, bref c’est une très bonne surprise.
Les vampires ne sont pas de facto au premier plan de l’album. On sait, par sa présentation, que Charisma est une demi-vampire, mais on ne voit pas cette part de son existence être utilisé ici (sauf peut-être dans son inexpérience de la société humaine). L’un des personnage qu’affrontera le duo semble également appartenir à la race des vampires, mais on en sait finalement peu sur son compte.
Il s’agit au final d’un premier tome qui pose les bases de son intrigue, et introduit à l’image son duo de personnage convaincants bien qu’assez convenus. De quoi passer outre le côté très verbeux de ce premier album. A voir comment cela évoluera dans le deuxième tome.