Bree Tanner est une adolescente en marge qui se retrouve, vampire, parmi une meute de sanguinaires soldats à la solde de Victoria, vengeresse rousse qui a juré la perte de Bella. Le roman déroule les trois derniers mois de sa vie, ou de sa mort, depuis sa conversion jusqu’à son sacrifice par les Volturi. On y découvre les affres que traversera Bella si Edward cède à sa requête, puisque l’auteure nous décrit les changements, les métamorphoses même, par lesquels Bree passent.
L’appel du sang est cette boule au ventre que Bree ressent, cette sensation de brûlure dans la gorge qu’elle a l’impression de ne pas pouvoir soulager.
Pourtant, si les Cullen sont omniprésents de par l’enjeu qu’ils représentent, c’est bien le personnage de Bree qui finit par nous attacher. Ses crimes deviennent nécessaires et l’on se surprend à les comprendre. D’autant qu’une relation se développe gentiment entre Bree et l’un de ses congénères, la rendant… humaine.
Pour qui a lu « Hésitation », on sait comment se termine l’histoire de Bree, la quatrième de couverture du roman de sa seconde vie n’en fait d’ailleurs aucun secret. Cependant, au fil des pages, on se met à espérer que la fin change. Pourtant, le sablier de grains rouges sur la couverture résonne comme le couperet : le temps lui est compté.
L’auteure déroule alors ce style simple que Stephen King lui reproche et nous guide sur les méandres de la minable existence de Bree.
C’est un autre point de vue qui s’offre à nous, celui de l’ennemi, sans pour autant être celui de la méchante. En parallèle à « Hésitation », « L’appel du sang » nous éclaire sur les évènements qui conduiront à l’épilogue.
On y découvre des vampires de tous acabits, ce qui contribue encore à déchoir le mythe du monstre sanguinaire sans âme, sans cœur, sans conscience. En effet, si certains sont profondément cruels et calculateurs, d’autres sont perdus ou timides. Cependant, à l’exception de Bree et son protecteur Fred, tous sont violents. Dressés à l’être même. L’auteure nous offre en réalité la vision en vase clos d’un conditionnement monstrueux qui joue sur les légendes.
On referme la couverture en ayant plutôt passé un bon moment, content d’avoir retrouvé l’ambiance des romans de Twilight, sans pour autant avoir assouvi notre faim. Et lorsque l’on se trouve devant le film qui illustre le roman « Hésitation », on se rend compte que « L’appel du sang » y est aussi très mis en scène, en bon tome 3 bis. On se pose alors une question : cette histoire « d’Appel du sang » aurait-elle eu autant de succès sortie de son contexte ?
J’ai effectivement trouvé que ce roman se lisait très facilement mais je pense que si l’on n’a pas lu la saga Twilight avant, on perd un peu de la puissance et de l’émotion de ce livre.
J’ai été ravie de découvrir le passé de Bree, personnage aussi touchant qu’éphémère dans le troisième volume de la saga du désir interdit. Je trouve que c’était une excellente idée de la part de Stephenie Meyer que d’écrire ce tome 3 bis même si, avant de le lire, j’étais convaincue que ce n’était qu’une histoire de business, une occasion de remplir un petit peu plus son compte en banque en surfant sur le succès de ses quatre autres romans. En fin de compte, je n’ai pas été déçue. Je n’aurais que deux mots à dire : "A lire !" (mais uniquement après avoir lu les quatre autres volumes de la saga.)