Jeune employée prometteuse, le quotidien de Kaya Satozuka change radicalement lorsqu’elle devient la secrétaire personnelle de Thoma Kyôhei. Directeur adjoint d’une importante société, ce dernier est connu pour ses horaires particuliers… et les nombreuses jeunes femmes qui se succèdent dans son bureau. Si l’apparence froide et austère de sa nouvelle recrue paraît un temps agacer Kyôhei, celui-ci finira par être convaincu par son efficacité. À l’écoute des besoins de son supérieur, Mlle Satozuka ira jusqu’à découvrir ce que cache celui-ci : il est une créature de la nuit, un vampire qui doit s’abreuver de sang régulièrement et craint la lumière du soleil.
Initialement publiée au Japon à partir de 2007, Midnight Secretary est un josei qui s’articule autour de la relation entre Kaya Satozuka et Thoma Kyôhei, son patron et directeur adjoint d’une importante entreprise. Comparativement à d’autres séries du genre, l’œuvre de Tomu Omi rajoute une dimension fantastique, en faisant de Kyôhei un vampire. Matière à explorer la tension sexuelle qui va peu à peu se mettre en place entre les deux protagonistes. L’ensemble est d’une approche très classiqu, le thème du rapport amoureux entre supérieur hiérarchique et employé étant un trope à part entière. Il y a malgré tout un je ne sais quoi dans cette série qui lui permet de tirer son épingle du jeu. Quelque part, c’est aussi une série qui convoque la figure du vampire dans un cadre autre que celui de l’adolescence (et du milieu scolaire). Il n’y a pas ici de quête initiatique, d’apprentissage, ou de lutte entre vampires, humains et hybrides. Le monde de l’entreprise sert de toile de fond au récit, même si l’on en sait finalement assez peu sur les rouages de la société où travaille le duo de protagonistes. C’est en effet bien la relation – professionnelle dans un premier temps, mais davantage que ça à la fin de ce premier recueil – qui est au cœur de l’histoire. Et la figure du vampire, archétype du séducteur, est parfaite pour pimenter le synopsis de départ.
Le dessin ne se démarque pas des productions du genre, mais montre d’emblée que Tomu Ohmi n’en est pas à ses premières œuvres. La dessinatrice-scénariste a déjà derrière elle un one-shot et une première série, Midnight Wolf. Le trait est fin et réaliste, même si certaines caractéristiques typiques du shojo (les personnages aux yeux démesurés) s’invitent régulièrement dans les planches. La mise en page sait également s’affranchir d’un découpage trop traditionnel, de quoi souligner la tension sexuelle entre les protagonistes. Le décor est présent, mais s’efface au fil des scènes qui se centrent sur le duo principal.
Mlle Satozuka comprend rapidement que son employeur est un vampire, après avoir assisté au « repas » de ce dernier sur une des femmes qui se succèdent dans son bureau. Les investigations de la jeune secrétaire lui permettront de vérifier que Kyôhei est sensible au soleil, mais peut néanmoins se déplacer à la lumière diurne, en fonction du moment de la journée. Il ne craint pas particulièrement les crucifix, mais les lieux ou personnes empreints de religiosité peuvent l’affaiblir. L’un des axes moteurs du récit tient à la dimension sexuelle de la morsure : l’état de pâmoison de sa victime enrichit le goût du sang dont s’abreuve le vampire. À noter également que les vampires ne se nourrissent que du sang du sexe opposé. Enfin, on découvrira que vampires et humains peuvent s’accoupler et avoir des enfants (la mère de Kyöhei est un vampire, mais pas son père). Reste que pour le moment, si on sait qu’il existe une société des vampires (la mère de Kyôhei, toujours, parle de clan), on ne la verra pas (encore ?) à l’action.
Un premier tome pas inintéressant, même s’il s’articule autour de poncifs de la romance adulte. Si les personnages ont des côtés caricaturaux (particulièrement Kyôhei), le travail effectué par l’autrice sur la relation entre ses deux « héros » parvient assez bien à maintenir l’intérêt du lecteur.