Lord Baltimore est le seul capable de libérer l’Europe de ses démons. Pour cela, il doit trouver et tuer Haigus, le vampire responsable de ce chaos. Proche du but, il va devoir avant tout faire face aux ambitions démesurées d’un occultisme qui séquestre Haigus dans le but de se servir de son sang pour ressusciter une implacable sorcière, Madame Blavatsky.
Deuxième volet des aventures de Lord Baltimore à la poursuite de sa Némésis, le vampire Haigus, dont il a involontairement libéré la colère. Au moment où débute cette suite, la première guerre mondiale s’est achevée, mais le mal rôde encore, car les vampires ne sont que la partie immergée d’un mal plus ancien qui ne demande qu’à ressurgir.
Dans ce contexte, Baltimore retrouve la trace de Haigus quelque part en Autriche, après avoir surmonté les pièges que le vampire a semé pour lui dans son sillage. L’ensemble est assez prenant et ne souffle pas vraiment de temps mort, même si le personnage principal manque (à mon sens) de profondeur, et d’une touche de personnalité qui achèverait de le rendre tout à fait intéressant. Trop froid, trop distant, on suit parfois ses péripéties sans véritable empathie.
Le dessin, s’il n’est pas signé Mignola (hormis pour la couverture), reste assez réussi. La couleur rappelle les ambiances de Hellboy, mais le trait est nettement moins vif, plus classique. Reste que l’ensemble est homogène et assez dynamique, et ne nuit donc en aucun cas à l’histoire.
On retrouve donc Haigus, qui semble être un des rares vampires (avec ses propres infants) à avoir retrouvé sa force d’antan, ses pairs restant souvent au stade de chauve-souris se nourrissant des dépouilles qui fleurissent sur les champs de bataille. Ici, les vampires possèdent les caractéristiques classiques du buveur de sang cher à Stoker : ils craignent le soleil et les objets consacrés, et peuvent se transformer (ici en chauve-souris). Par ailleurs, leur sang renferme un grand pouvoir qui attire les convoitises, et les lie de manière irrémédiable à ceux avec qui ils le partagent.
Deuxième volet, assez réussi, de cette nouvelle saga scénarisée par Mike Mignola, même si le personnage de Lord Baltimore pâlit quelque peu face à un Hellboy, bien plus travaillé, notamment dans ses aspects tragi-comiques. Néanmoins, j’attends de voir comment évoluent les choses. Car si pour le moment les deux premiers volets sont bâtis sur un jeu du chat et de la souris entre le héros et son ennemi, il est à espérer que les auteurs ne finissent par casser cette structure.