Las de la joute plus verbale que physique engagée entre sire Cryptus et maître Tengu, Requiem et Dragon décident de faire connaissance. Dans la tour sombre, Mitra et ses sbires ont investi les lieux. L’une est assoifée de vengeance sur Dame Holodoror, les autres ne sont intéressées que par le trésor de Dracula. Voyant la situation échapper aux responsables de la tour, la Comtesse Elizabeth Bathory décide de prendre les choses en main. Pendant ce temps la Dystopie décide de réveiller le roi Neshrut pour vaincre Dracula, tandis que les combats opposants la flotte du Comte à l’armée dystopienne commencent.
Le précédent tome de Requiem : Chevalier vampire avait marqué ma première déconvenue vis à vis de la série. Après 8 tomes pour le moins sympathique d’un joyeux bordel fantastico-burlesco-gore, la sauce n’avait pas pris me concernant pour ce 9e tome, que j’avais trouvé bien moins captivant que par le passé. Non par le dessin de Ledroit, fidèle à lui-même, mais bien par un scénario qui en faisait à nouveau des tonnes, et commençait du coup à émousser mon intérêt. Et pour le coup, ce 10e tome est dans la même lignée. Le personnage de Dragon gagne certes ici en intérêt, étant donné qu’on nous explique les raisons de sa trahison vis à vis des vampires, mais le reste de l’histoire est vraiment trop chaotique. Ca part dans tous les sens, avec l’arrivée cette fois-ci de la dystopie, à savoir le peuple des dragons, le duel entre Mitra et Bathory, le duel entre Dragon et Requiem, etc. Et tout ça ne fais pas avancer d’un iota le scénario principal. Dire que je viens de lire qu’il y a 15 tomes de prévus…
Le dessin est typique du style de Ledroit : les planches occupent la totalité de l’espace, ne laissant pas une zone de blanc, proposant ainsi un dessin chargé à la limite du baroque (mais c’est aussi ce qui fait le charme de Ledroit). Pas mal de détails dans tous les sens, comme d’habitude, mais un regret concernant l’homogénéité des cases, certaines donnant une impression de va vite un peu désagréable. La couleur, quant à elle, ne bouge pas vis à vis des précédents albums : le rouge coule à flot.
Au niveau vampirique, c’est surtout à travers le personnage de Bathory que cet album se révèle intéressant. On voit donc la comtesse se baigner dans une immense baignoire de sang. Belle et d’apparences fragile, elle n’en est pas moins d’une cruauté sans égale, à la limite du sadisme, et d’une force redoutable. Les auteurs ont bien su puiser dans les histoires autour de la Bathory historique pour camper leur personnage. Pour le reste, on apprendra également que Cryptus, vu son jeune âge, n’est plus capable de s’abreuver de sang humain pur, trop fort pour lui. Ses serviteurs sont ainsi obligé de le diluer.
Un dixième tome qui ne relève pas la baisse d’intérêt que le précédent avait suscité chez moi, notamment à cause d’un scénario qui ne progresse absolument pas. Espérons que le suite finisse, à un moment ou un autre, par relever le niveau avant la fin de la série.