Heinrich parvient à remporter son combat contre Charnel le démoniaque, invoqué contre lui par Mortis. Ce dernier apprend de la bouche de Cryptus l’histoire de l’ancien nazi, et la teneur de sa relation avec Rebecca. Car si Henrich tend à présenter leur idylle comme une variation autour de Roméo et Juliette, la réalité paraît toute autre. Alors que Cryptus accepte de se ranger du côté de Mortis et de son maître Black Sabbath, dans son projet de renverser Dracula, les l’armée de Dracula est mise à mal par les Lémures. Dracula et ses chevaliers vont devoir se jeter dans la batailles.
Un troisième opus dans la droite lignée du précédent, qui combine efficacité de l’action et du scénario avec un dessin toujours aussi grandiose. Difficile de ne pas avoir l’impression qu’Olivier Ledroit se bonifie d’albums en albums. Son découpage est vraiment hors norme, et met avec panache en évidence son dessin stylé et incisif, magnifié par une mise en couleur directe omniprésente. A ce niveau-là, c’est vraiment du grand art. Tout dans le travail visuel de cet album concourt à en faire un chef d’oeuvre de littérature gothique.
Le scénario est toujours autant tourné action, mais on sent poindre de-ci de-là les bouleversements à venir dans le monde de Résurrection : complots et batailles sanglantes s’enchaînent avec brio. Le personnage de Requiem est toujours aussi captivant, Mills creuse même davantage son côté psychologique en faisant ressortir certains aspects jusque-là édulcorés de la relation de son anti-héros et de Rebecca. De plus de nombreux clins d’oeil sont disséminés à travers l’album pour les amateurs de littérature vampirique (la scène du clouage de masque, qui fait référence à une des anecdotes les plus connus sur Vlad Tepes) en étant un très bon exemple, et d’histoires occultes (faire intervenir le personnage de Torquemada, l’un des plus célèbres inquisiteurs était une idée brillante).
A l’image des deux premiers volets de la série, un nouvel opus indispensable.