Alors que Requiem gît inconscient auprès de Torquemada, Rebecca prend la décision de ne pas laisser le loup-garou achever celui qui fût son amant. Requiem finit cependant par reprendre ses esprits et par vaincre Torquemada, qui s’enfuit en hurlant après avoir eu le corps transpercé de l’empaleur du vampire. Mais Sean, le Lémure qui s’est épris de Rebecca, ne l’entends pas de son oreille et engage à son tour le combat avec Requiem. Pendant ce temps, Black Sabbath révèle ses ambitions à l’archi-hiérophante, chef des archéologues.
Un quatrième opus dans la droite lignée des trois précédents, qui voit l’humour parfois un peu lourd des précédents opus s’affiner au profit de la trame globale, qui gagne ainsi en profondeur. Trame qui voit ici les retrouvailles de Rebecca, devenue lémure, avec Requiem. Leur retrouvaille risque cependant d’être de courte durée car Rebecca est condamnée à être exécuté lors du bal organisé par Dracula pour fêter sa victoire.
Le style graphique de cet album est toujours aussi incisif, il va en s’améliorant même. La mise en page est toujours aussi hors-norme, mais cela contribue grandement à l’aspect baroque de la série. A noter que les problèmes d’impressions qui survenaient ça et là à la lecture des précédents opus, ont complètement disparus, magnifiant le dessin de Ledroit.
Les apports au mythe du vampire ont ici surtout trait à l’univers dépeint par Ledroit et Mills, qui fait des vampires une des races du pays des morts, en laquelle se réincarnent les âmes des tortionnaires. Chaque race de cette après-vie à ainsi ses échos dans les actes perpétrés par ses membres durant leur séjour sur terre. Il y a également l’idée que pour quitter définitivement Résurrection, il suffit de tuer celui ou celle qui est responsable de sa mort. Par ailleurs, le complot qui se dessine peu à peu contre Dracula est pour les auteurs le moyen de donner un aperçu plus large du lieu de l’intrigue, en revenant sur la cosmogonie très particulière du pays des morts.
Au final, ce quatrième opus de la série, au titre très évocateur, permet au lecteur de s’immerger une nouvelle fois dans le monde pervers et sanglant de l’au-delà, où chacun lutte pour l’expiation de ses crimes en tentant de retrouver les tortionnaires qui l’ont expédié ici-bas. Aussi jouissif que visuellement impressionant.