Après une brève prélude où le lecteur apprend comment est mort Otto, exécuté par la sœur de Rébecca alors qu’il s’était réfugié en Amérique Latine, l’histoire reprend là où le précédent opus s’était arrêté, c’est-à-dire au moment de la fuite de Requiem et de Rébecca. Pris en chasse par Otto, Requiem, qui ne sait pas piloter une faucheuse va devoir faire appel à Thurim, son incarnation passée, pour le sortir du maelström dans lequel notre couple de mort-vivant s’est jeté, entre Otto qui leur colle aux trousses et les dragons qui les attaquent à tout va. Un duel des plus épique s’engage donc dans le ciel de Nécropolis.
Un second opus sous forme de duel aérien apocalyptique à travers le ciel funeste de Nécropolis. Ledroit et Mills continuent de donner corps à leur univers post-mortem en poursuivant la lancée du précédent opus, où l’humour (certes noir) s’efface quelque peu pour permettre aux auteurs de se concentrer sur l’action, une action qui prends ici une tournure primaire, brutale mais ô combien jouissive. La bataille aérienne ici mise en scène démontre une fois de plus le génie de composition de Ledroit, qui utilise avec une maestria sans égal sa planche, alternant avec intelligence les pleines pages et les cases à bords perdus, donnant une dynamique impressionnante à son dessin.
Les apports au mythe du vampire de cet album sont moins importants que pour les précédents opus, si ce n’est que les auteurs établissent un peu plus leur univers. L’opium noir apparaît une nouvelle fois comme une drogue vitale pour les vampires, en cela qu’elle permet à ceux-ci non seulement de vivre avec leurs souvenirs d’humains, mais également de placer les archéologues dans une transe suffisante pour protéger de leurs pouvoirs psychiques la ville de Nécropolis. Le manque à venir d’opium semble ainsi représenter un énorme danger pour la ville des vampires. De même, l’intérêt vampirique de cet album réside également dans le complot qui se met peu à peu en place, et dans les personnalités des comploteurs, comme Black Sabbath, Cryptus ou Mortiis.
Au final un cinquième opus très orienté action qui confirme, si cela était encore nécessaire, l’incroyable qualité de cette série, qui allie une mise en scène hors-norme du monde des morts, réalisé à l’aide d’un graphisme sans pareil. Bluffant.