Dante apprend à Noé et Vanitas qu’une vague de crimes atroces se déroule dans les alentours du village de Saugues. Des meurtres qui rappellent la bête du Gévaudan, dont les exactions ont semé le trouble il y a quelques siècles de cela, au même endroit. À l’époque, L’Église et les vampires avaient trouvé un terrain d’entente pour s’allier contre ce qui semblait être un vampire. Mais ce dernier a mystérieusement disparu et n’a plus fait parler de lui jusqu’à aujourd’hui. Le duo décide de se rendre sur place, où ils retrouveront également de vieilles connaissances.
Un cinquième opus particulièrement réussi. la dessinatrice-scénariste choisit d’y délocaliser temporairement l’intrigue dans le Gévaudan, raccrochant son histoire avec une des plus fameuses affaires de lycanthropie. Jun Mochizuki fait donc plus qu’asseoir son récit dans le cadre de la ville Lumière : elle tisse des ramifications avec l’Histoire de France. Certes, on avait déjà pu apprécier sa manière de faire avec le personnage de Jeanne, mais c’est cette fois-ci un fait historique à la lisière du surnaturel qui est utilisé.
Les personnages vont avoir fort à faire dans cette suite. Noé ressent en effet une attirance forte pour le sang de Vanitas, qu’il exprime pour une des premières fois à haute voix. Quant à Vanitas et Jeanne, alors que leur dernière rencontre semblait les voir se rapprocher, les voilà à nouveau face à un même ennemi, mais avec des ambitions différentes.
Le dessin de l’autrice est toujours un des points forts de la série. Je trouve que les combats n’ont jamais été aussi dynamiques que dans cette cinquième livraison, qui se concentre de fait plus sur les personnages que sur les décors, qui s’effacent davantage que dans les opus où la trame se déroule à Paris.
Les amateurs de vampires trouveront également de quoi se mettre sous la dent. Noé, à travers les réminiscences d’un échange avec son maître, rappelle au lecteur que le sang n’est pas nécessaire à la survie des vampires. C’est un atout qui décuple leur force, pour lequel certains éprouvent une addiction, mais il ne leur est pas indispensable. Bien plus, c’est par l’acte de mordre que sont attirées ces créatures nées de Babel. On verra également que si les armes normales affaiblissent les vampires, l’argent reste le métal le plus à mesure de lutter contre eux.
Un cinquième tome qui rompt avec les habitudes, en envoyant l’ensemble des protagonistes dans un petit village du Massif Central. Très réussi !