Noé et le grimoire ont été enlevés par la sorcière d’argent. Accompagné des dhampires Yohan et de Dante, Vanitas se met à sa recherche. Mais l’héritier de la lune bleue n’est pas dupe, et a bien compris que ses alliés, envoyés par Ruthven, lui cachent certaines choses. Il n’hésite pas à menacer d’une arme Dante pour lui forcer à révéler tout ce qu’il sait. Pendant ce temps, Noé se réveille dans une chambre douillette, la sorcière d’argent penchée sur son cou.
Ce sixième tome voit se poursuivre l’arc concernant la Bête du Gévaudan. Vanitas et Noé séparés, chacun d’eux va découvrir des pans de la vérité que cache cette traque, à laquelle semblent mêlés aussi bien les vampires que les humains et l’Église. On apprend qu’il existe un lien direct entre Ruthven et la sorcière d’argent, de même que certains secrets entourant l’existence de cette dernière. Il semble en effet que sa famille, dans l’espoir de faire à nouveau d’elle une humaine, ait travaillé depuis des siècles à la réalisation d’une machine susceptible de réécrire la structure du monde. C’est cela qui a initialement attiré l’un des vampires les plus hauts placés de la société, à l’époque où il caressait l’idée de faire cesser les hostilités entre les buveurs de sang et les humains.
Côté dessin, toujours rien à redire. Si on aime le trait fin et précis de Jun Mochizuki, ce nouvel opus fera sans nul doute mouche. La dessinatrice, si elle se concentre majoritairement sur ses personnages, n’en oublie pas de conférer aux décors d’importance une somme de détail toute aussi travaillée. Ce sera ici le cas de certaines pièces du château des Apcher.
Le scénario permettra ici de revenir sur Babel, l’événement à l’origine des vampires. L’histoire de la sorcière d’argent et de sa famille met dans le même temps en lumière les difficultés qu’ont eu à partir de là les humains et les vampires de cohabiter, ce qui a débouché à plusieurs occasions sur des massacres. Par l’entremise de Chloé et de son serviteur, on comprendra enfin que certains vampires peuvent décider de leur propre chef d’être Maudits, les entités qui les possèdent alors semblant capable en échange d’exaucer un de leurs vœux. Mention particulière pour l’entrée en jeu d’un personnage nommé Varney, allusion évidente au vampire central de Varney le Vampire ou le Festin de Sang.
Un nouvel opus qui poursuit avec intérêt le récit qui concerne la recherche de la Bête du Gévaudan, chasse dans laquelle l’ensemble des différents camps semble être impliquée. On en apprend également davantage sur les rouages du monde depuis que Babel a eu lieu.