Il est devenu son pire ennemi… Changé en vampire par la morsure de Dracula, Batman rôde dans les recoins sombres de Gotham… déterminé à détruire une armée de suceurs de sang menée par le terrible Joker. Mais le combat le plus terrible est celui qu’il mène contre lui-même : il ne doit satisfaire en aucun cas sa soif de sang. L’aide d’une mystérieuse femme-chat lui permettra-t-elle de conserver son âme ?
Suite et fin de ce dyptique Elseworlds consacré à Batman et à Dracula. Mordu par Tanya, fille de Dracula, dans le précédent opus, Batman a réussi à vaincre le comte mais est devenu lui aussi une créature de la nuit. Au fil des nuits, il sent les effets du sérum diminuer, et la soif de sang se faire de plus en plus grande. Et c’est là que le Joker arrive et parvient à rassembler sous sa bannière les vampires survivants. Force est de constater que cette suite ne manque pas de punch, et propose un mélange vraiment intéressant des genres.
L’homme chauve-souris est ainsi devenu vampire, et va affronter son pire ennemi : lui-même, et notamment la soif de sang qui se fait de plus en plus insistante en lui. Les personnages sont très bien mis en scène (mention spéciale pour Batman et le Joker), et on sent transpirer la dualité qui anime le justicier de Gotham au fil des pages. Tout cela aboutit à un Batman vraiment très sombre, où les pulsions meurtrières de l’homme chauve-souris sont alourdis par sa nouvelle addiction, et ses difficultés à se contrôler. Le pas est peu à peu cédé entre la justice et la vengeance, l’auto-défense et le meurtre, Batman devenant une sorte de vampire-tueur-de-vampire qui essaie envers et contre tout de conserver son âme humaine.
Tout comme pour le premier opus, force est d’avouer que le graphisme a vieillit depuis l’édition de cet album. Le trait est acéré et pour le moins incisif, le dessinateur ayant à merveille transformé Batman et buveur de sang aux dents longues. L’ensemble n’est cependant pas très homogène, et la mise en couleur vraiment datée.
Cet album offre une vision du mythe assez fidèle aux caractéristiques posées par le père de Dracula. Batman ne peut plus agir à la lumière du jour. La nuit, quand il s’éveille, de longues canines poussent dans sa bouche, et des ailes lui sortent du dos. Batman parvient à s’affranchir un temps en s’abreuvant d’un sérum de substitution au sang. Quant aux autres vampires, ils sont facilement repoussés à l’aide de crucifix, d’eau bénite ou de pieux enfoncés en plein cœur.
Un second tome qui poursuit avec brio le dyptique entamé dans Pluie de sang, et se concentre ici sur le personnage de Batman devenu lui-même un vampire. Une belle réussite, malgré son dessin un peu daté.